Le 6e rapport du Giec sur le changement climatique prévoit des scénarios désastreux en Afrique. Les impacts du réchauffement forceront également de nombreuses familles africaines à abandonner leur foyer. Soit environ 2,7 millions d’ici à 2050. Les dirigeants fondent leurs espoirs sur la COP26.
Le réchauffement climatique s’accélère plus vite que prévu. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), estime notamment que le seuil de +1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle sera atteint autour de 2030, dix ans plus tôt que dans les précédentes projections, exposant l’humanité à de nouveaux désastres sans précédent. En Afrique, les scientifiques des Nations unies prévoient des déplacements massifs et forcés de nombreux foyers, du fait du réchauffement climatique. Les inondations déplaceront par exemple près de 2,7 millions d’Africains. Dans les zones tropicales de l’Afrique, la pêche sera touchée, avec des captures potentielles en baisse de 40 à 70%.
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Pour ce qui est de la nature, l’extinction des espèces animales et végétales serait 1000 fois plus rapide qu’au milieu du XIXe siècle. Avec un réchauffement entre +2 et +3°C, jusqu’à 54 % des espèces terrestres et marines pourraient être menacées de disparition d’ici la fin du siècle en cours. Même à +2°C, la faune polaire (pingouins, phoques, ours) sera menacée. Et à simplement 1,5°C, 70 à 90 % des récifs coralliens sont en danger.
La responsabilité des pays industrialisés
Ces prévisions climatiques publiées le 9 août 2021, s’inscrivent dans le cadre du premier des quatre volets du 6e rapport du Giec sur les changements climatiques, dont la rédaction a député en 2017. Choqué par les données du rapport, le président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba invite une nouvelle fois ses homologues, en particulier ceux des pays industrialisés, à prendre des décisions fortes lors de la COP26 prévue en novembre 2021 à Glasgow, en Écosse. Il craint des conséquences fâcheuses pour l’Afrique. « Nous sommes face à un risque d’emballement climatique aux conséquences incalculables angepour notre planète et notre humanité. Et l’Afrique qui est continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique risque d’être frappée de plein fouet» redoute Ali Bongo Ondimba.
Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies invite la communauté internationale à saisir l’occasion de la COP26 pour sonner le glas des énergies fossiles et de la déforestation, qui sont les principaux facteurs du réchauffement climatique. « C’est une alerte rouge pour l’humanité. Les sonnettes d’alarme sont assourdissantes. Les émissions de gaz à effet de serre créées par les énergies fossiles et la déforestation sont en train d’étouffer notre planète » regrette Antonio Guterres, avant d’appeler les dirigeants du monde à s’assurer que la COP26 soit un succès pour conduire à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Boris Ngounou