AFRIQUE : les pays doivent allouer 1,4 % du PIB par an à l’action climatique

Par - Publié le / Modifié le

AFRIQUE : les pays doivent allouer 1,4 % du PIB par an à l’action climatique © etreeg/Shutterstock

Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale recommande au pays en développement d’allouer 1,4 % du produit intérieur brut (PIB) à l’action climatique. Ce financement mobilisé chaque année est censé compenser les promesses de financement non tenues par les pays développés, responsables du niveau de réchauffement actuel de la planète.

Le rapport Climate and Development : An Agenda for Action a été publié le 3 novembre 2022 par le groupe de la Banque mondiale. Il compile et analyse les résultats des différents rapports nationaux sur le climat et le développement publié à ce jour par l’institution financière basée à Washington aux États-Unis d’Amérique. Et sur la base de cette analyse, le rapport recommande aux pays en développement dans le monde, dont la plupart se trouvent en Afrique, d’allouer 1,4 % du produit intérieur brut (PIB) par an à l’action climatique d’ici à 2050.

Selon le rapport, cet investissement permettrait de réduire de 70 % les émissions des pays en développement d’ici à 2050 et de renforcer leur résilience. Le rapport couvre l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Cameroun, la Chine, l’Égypte, le Ghana, l’Iraq, la Jordanie, le Kazakhstan, le Malawi, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Népal, le Niger, le Pakistan, le Pérou, les Philippines, le Rwanda, le Tchad, la Turquie et le Viet Nam.

La responsabilité des plus gros pollueurs

Selon le rapport, l’allocation d’une partie de revenu national permettrait de mieux gérer les conséquences négatives du changement climatique. Et elles sont nombreuses en Afrique. La Tanzanie, pays de la région des Grands Lacs fait face actuellement à un stress hydrique engendré par la sécheresse. Cette situation s’est d’ailleurs généralisée dans l’ensemble de la Corne de l’Afrique où des millions de personnes sont obligées de se déplacer, notamment en Somalie et en Éthiopie.   Selon la Banque mondiale, l’adoption de la stratégie proposée permettrait de générer des « des effets positifs sur le PIB et la croissance économique ».

Lire aussi- Urgence climatique en Afrique : à l’heure des solutions d’adaptation

Toutefois, la réussite de ce plan passe par l’adoption de réformes efficaces, une meilleure affectation des ressources publiques, une plus grande mobilisation des capitaux privés et un soutien financier important de la part de la communauté internationale, indique le rapport de la Banque mondiale. Si tous les pays doivent intensifier leur action en faveur du climat, les pays à revenu élevé, qui portent une responsabilité plus lourde en termes d’émissions, doivent montrer la voie en opérant une décarbonation plus poussée et plus rapide, et en renforçant leur soutien financier aux pays à faible revenu.

Les besoins en finance climatique en Afrique

« Les gros émetteurs d’aujourd’hui et de demain dans le monde en développement ont également un rôle clé à jouer pour que le monde atteigne les objectifs de l’accord de Paris sur le climat », indique la Banque mondiale. Les engagements pris par les plus gros pollueurs de la planète ont été très peu suivis, notamment envers l’Afrique qui n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Selon le Climate Policy Initiative, il faudra au moins 277 milliards de dollars de financement par an pour permettre aux pays africains de mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national (CDN). En 2020, l’Afrique n’a pourtant reçu que 30 millions de dollars de financement climatique (pour l’atténuation et l’adaptation), répartis entre 10 pays seulement.

Jean Marie Takouleu 

Plus sur le même thème

Plus dans la même région

Nous respectons votre vie privée

Ce site utilise des cookies et des technologies statistiques pour améliorer votre expérience. En cliquant j'accepte, vous donnez votre accord.

J'accepte
X
Newsletter AFRIK 21