L’expression poumon vert de la planète désigne les grandes forêts de la Terre, qui produisent le dioxygène de l’air et fixent le CO2 atmosphérique grâce à la photosynthèse. C’est la raison pour laquelle la préservation des forêts tropicales est nécessaire pour parvenir à maîtriser le dérèglement climatique, en limitant le réchauffement de la planète à un niveau nettement inférieur à 2 °C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C d’ici à 2100, comme le stipule l’accord de Paris sur le climat. L’Afrique centrale a un rôle déterminant à jouer dans l’atteinte de cet objectif climatique mondial. Car région abrite le deuxième massif forestier tropical du monde, avec le taux de déforestation le plus bas au monde situé à 0,3% par an, selon la commission des forêts du bassin du Congo (Comifac).
Un mois avant l’ouverture de la COP 26 sur le climat (du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow en Ecosse), la Ville de Paris (en France) organisent une journée de débats sur l’avenir des forêts du bassin du Congo. L’événement virtuel du 6 octobre 2021 est axé notamment sur le financement de la préservation des forêts du bassin du Congo. « Entre la nécessité de répondre aux défis globaux et les priorités de pays parmi les plus pauvres de la planète, les agendas ne sont pas nécessairement convergents. Il y a pourtant urgence à trouver un chemin qui concilie développement et environnement », explique l’organisateur.
Finance climatique, une priorité pour le bassin du Congo
Les enjeux de la journée de débats sur l’avenir des forêts du bassin du Congo rejoignent ceux formulés en avril dernier par les présidents Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC), Ali Bongo Ondimba du Gabon, Uhuru Kenyatta du Kenya, Muhammadu Buhari du Nigeria et Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud. Prenant part au sommet des leaders sur le climat, les cinq chefs d’Etat africains ont souligné la nécessité d’un financement climatique conséquent en faveur de l’Afrique. Pour ces derniers, les pays développés doivent s’engager à combler leur déficit de financement climatique d’avant 2020, soit 100 milliards de dollars. Cette moyenne annuelle doit être le plancher, et non le plafond, et des efforts continus doivent être déployés pour déterminer et satisfaire les besoins et les priorités des pays en développement.
Lire aussi-AFRIQUE : préserver le bassin du Congo, l’une des résolutions du congrès de l’UICN
Dans une déclaration commune publiée le 24 septembre 2021, les Secrétaires exécutives des Commissions régionales des Nations Unies ont appelé à une coopération régionale renforcée afin de développer des solutions naturelles et technologiques pour capter le CO2 de l’atmosphère et assurer son stockage à long terme. Selon elles, les pays développés devraient fixer un prix équitable pour les stocks de carbone détenus en tant que biens mondiaux dans les forêts tropicales et les tourbières, et soutenir les efforts visant à accroître la capacité de ces puits de carbone qui risquent de devenir des sources de carbone avec la dégradation croissante des terres due au changement climatique.
Boris Ngounou