Les défaillances techniques sur les petits systèmes d’approvisionnement en eau et l’insuffisance de financement seraient elles les causes des pénuries d’eau en zone rurale ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en est convaincue, et déplore d’ailleurs les conséquences, notamment la prolifération des maladies d’origine hydrique (Choléra, Dengue, Diarrhée, Gale, etc.).
« Bien que des progrès importants aient été réalisés dans ce secteur, en 2022, 2,2 milliards de personnes n’avaient toujours pas accès à une eau potable gérée en toute sécurité sur la planète, la majorité d’entre elles vivant dans des zones rurales, qui sont généralement desservies par de petits systèmes d’approvisionnement en eau », indique l’OMS. Parmi ces 2,2 milliards de personnes, 400 millions se trouvent en Afrique subsaharienne.
L’OMS fait ce constat dans son nouveau rapport intitulé «Lignes directrices relatives à la qualité de l’eau de boisson : petits systèmes d’approvisionnement en eau », publié le 15 février 2024. Dans le document, l’institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) énonce également six recommandations en vue d’améliorer l’accès à ce service essentiel, dont dépendent également l’assainissement et l’hygiène, notamment sur le continent africain.
Établir des systèmes de données sur l’eau en zone rurale
D’abord, il faudra évaluer les conditions d’environnement favorables qui affectent la fourniture de services d’approvisionnement en eau aux petites entreprises, afin de contribuer au renforcement du système. Les paramètres de base du service à examiner sont l’accessibilité (ou la couverture), la quantité, la qualité, la continuité et l’accessibilité financière.
La seconde recommandation de l’OMS propose aux gouvernements d’établir des réglementations pour les petits systèmes d’approvisionnement en eau, qui favorisent les pratiques de gestion des risques et définissent les paramètres et les fréquences de surveillance prioritaires sur la base des risques. L’OMS demande aussi d’adopter des approches réglementaires qui favorisent l’évolution vers la professionnalisation, l’exploitation et la gestion des petites réserves d’eau dans les pays.
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Pour renforcer l’accès à l’eau potable en milieu rural sur les cinq continents, l’OMS recommande en quatrième position de promouvoir et soutenir des plans d’action pour l’eau, qui devraient être mis en œuvre par les fournisseurs d’eau afin de gérer le plus efficacement possible les risques, du captage au consommateur.
Les deux dernières recommandations de l’OMS pour renforcer les petits systèmes d’approvisionnement en eau sont la pratique d’une surveillance fondée sur les risques, notamment en vérifiant les pratiques de gestion des risques des fournisseurs d’eau et en utilisant des ressources limitées pour résoudre les problèmes. Et le renforcement des systèmes de partage et d’utilisation des données sur l’eau pour éclairer la prise de décision et l’action en matière de gestion de l’eau en Afrique, en Asie, en Amérique, en Europe et en Océanie.
Inès Magoum