Selon une récente étude, la surface des terres cultivées est passée de 1,14 milliard d’hectares sur la période 2000-2003 à 1,24 milliard d’hectares sur la période 2016-2019. Soit une augmentation de 102 millions d’hectares, dont 52% sont enregistrés en Afrique. Les scientifiques alertent contre la rapide expansion des terres cultivées en Afrique. Une menace pour la biodiversité et le climat.
Dans une récente étude exploitant les données satellitaires du programme Landsat de l’Agence spatiale américaine (NASA), des chercheurs des universités du Maryland et du Texas aux États-Unis d’Amérique remettent en question la rapide expansion des terres cultivées en Afrique. En une vingtaine d’années (2000-2019), l’Afrique a étendu ses surfaces cultivées de plus d’un tiers, comptant ainsi pour 52% de l’augmentation observée à l’échelle mondiale, soit 102 millions d’hectares. La hausse a été particulièrement rapide dans un petit groupe de pays notamment en Angola, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC), au Mozambique, ou encore en Zambie.
Cette expansion rapide des terres arables se fait principalement au détriment des forêts et des écosystèmes naturels. La Côte d’Ivoire a par exemple perdu 90% de sa forêt en 60 ans. Et le phénomène n’est pas prêt à s’arrêter. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime à environ 120 millions d’hectares les besoins de nouvelles terres arables d’ici à 2050 sur le continent. À cela, il faut ajouter l’expansion des pâturages liée à la demande accrue en produits laitiers et en viande.
Privilégier une agriculture intensive et écologique
La population africaine devrait doubler à l’horizon 2050, pour se situer à 2,3 milliards d’habitants selon les projections des Nations unies. Pour nourrir cette population en forte croissance, les agriculteurs africains sont invités à pratiquer des techniques intensives et écologiques, afin de réduire leur empreinte sur le climat et les milieux naturels.
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Les experts préconisent entre autres, la transformation des systèmes de production agricole, la modification des habitudes alimentaires ainsi que la réduction des pertes et des gaspillages. « Contrairement à ce que l’intuition suggère, les systèmes alimentaires en Afrique émettent globalement beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’en Europe et aux États-Unis, à cause notamment de la faible productivité de l’agriculture et de l’importance de la déforestation, » indique l’étude.
Boris Ngounou