Les lions d’Afrique ont peut-être de beaux jours devant eux. Réunis à Gaborone, la capitale du Botswana, quatre opérateurs d’écotourisme ont planché sur la préservation des lions. L’avenir de leur profession en dépend aussi. Ainsi, les sociétés & Beyond, Conservation Travel Foundation by Ultimate Safaris, Singita et Wilderness Safaris, ont-elles décidé de former la coalition Lionscape. Objectif : renforcer les moyens du Fonds de rétablissement des Lions (LRF) pour ses activités en Afrique.
Sur l’ensemble du continent, la survie des grands fauves est réellement menacée. LRF estime que leur population a diminué de moitié au cours des 25 dernières années. La disparition de ces animaux majestueux est causée par le rétrécissement de leurs territoires, ce qui occasionne naturellement des conflits avec les hommes. Le braconnage de leurs proies, en l’occurrence les gnous, les buffles ou encore les impalas explique aussi ce déclin.
La multiplication des activités de LRF en Afrique
La diminution de la population des lions d’Afrique signifie moins de touristes pour les opérateurs d’écotourisme. Alors même que l’écotourisme constitue une part importante de l’activité économique de plusieurs pays d’Afrique de l’est et australe. C’est le cas de la Tanzanie où ce secteur a contribué à hauteur de 17,5 % au produit intérieur brut (PIB) en 2017. De ce point de vue, la coalition Lionscape incarne un enjeu crucial pour ces pays où l’action de LRF est remarquable. Car le fonds soutient de nombreux projets dans plusieurs pays.
En Tanzanie, les lions du parc national de Tarangiré sont particulièrement menacés à cause des hommes qui les abattent lorsqu’ils pénètrent dans leurs pâturages à la recherche des proies. Dans cette partie de l’Afrique, les lions suivent le mouvement migratoire des herbivores qui se déplacent au gré des saisons, à la recherche des plaines pour paître. Afin de limiter le conflit entre les hommes et les lions, LRF finance le projet de l’organisation non gouvernementale (ONG) African People & Wildlife. Lequel s’évertue à gérer des parcours précis pour lutter contre la dégradation des terres pastorales dont dépendent les communautés locales, le bétail et les herbivores sauvages. Autre action exemplaire : la surveillance des lions au moyen de colliers émetteurs pour permettre à une équipe de guerriers communautaires de la faune d’alerter les éleveurs lorsque ces derniers approchent les terres où ils font paître leur bétail.
LRF finance aussi les projets de sensibilisation des populations à la consommation de la viande de brousse. En Zambie, avec le soutien de plusieurs ONG, les autorités ont lancé le projet de prévention du crime contre la faune sauvage. Le but est d’éduquer les populations des villes pour leur permettre de faire la différence entre la « viande de brousse » d’origine illégale et la « viande de gibier » produite légalement et de manière durable. Une opération similaire est menée pour la préservation des lions des parcs nationaux de Liwonde et Majete au Malawi.
Jean Marie Takouleu