L’ONU et la BAD appellent les États africains à se joindre à l’Organisation des Nations Unies pour le management de l’eau afin de promouvoir une gestion intégrée et durable des ressources en eaux de surface et souterraines. L’importance de la préservation de cette ressource tient de ce qu’elle est essentielle pour l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable et en énergie ainsi que dans son interaction avec le secteur de l’assainissement.
Le continent africain dispose d’abondantes quantités d’eau. Mais la présence de deux grands déserts, le Sahara et le Kalahari, situés respectivement dans les régions nord et sud, fait de lui, le deuxième endroit le plus sec au monde. Dans pareille situation, la rareté des ressources en eau peut non seulement engendrer des conflits entre communautés ou États, mais entraver également des besoins essentiels tels que l’alimentation, l’assainissement, l’approvisionnement en eau potable et en énergie. Il apparait donc nécessaire d’agir pour prévenir ces risques. Et c’est là tout le vœu formulé par la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation des Nations unies.
L’ONU et la BAD ont donc convenu de promouvoir la préservation des ressources en eaux de surface et souterraines auprès des États africains. La décision a été prise le 12 avril 2019 à Abidjan en Côte d’Ivoire, où la BAD a reçu la visite d’une délégation de la Convention des Nations Unies sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux (également connue sous le nom de Convention des Nations Unies sur l’eau).
Les États africains devront intégrer la Convention des Nations Unies sur l’eau
La BAD et l’ONU, entendent promouvoir une gestion intégrée et durable des ressources en eaux de surface et souterraines, en encourageant davantage de pays africains à intégrer la Convention des Nations Unies sur l’eau.
Selon Francesca Bernardini, Secrétaire de la Convention sur l’eau, les avantages de l’adhésion à cette convention comprennent une durabilité accrue des projets régionaux et de coopération internationale, ainsi qu’une réduction des risques à long terme, qui pèsent sur les investissements dans les programmes et initiatives de développement, généralement occasionnés par la nature. Et ceci grâce aux engagements juridiquement contraignants, pris par les parties à la convention. Plusieurs activités menées dans le cadre de cette convention contribuent également à renforcer les capacités des pays en matière de gestion de l’eau et à accroitre l’efficacité des interventions de la Banque à long terme.
Négociée de 1990 à 1992 dans le cadre d’un processus intergouvernemental sous les auspices de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), la Convention sur l’eau est ouverte à tous les États membres des Nations Unies depuis 2016. À ce jour, elle a été ratifiée par 44 pays, dont 1 seul pays africain : le Tchad.
« Face au risque de conflits entre le Tchad et les pays riverains concernant l’utilisation de l’eau, eu égard aux besoins du développement, à l’accroissement des besoins individuels, à la croissance démographique et à la planification de l’avenir par la conservation des milieux naturels et de la biodiversité, le Tchad a décidé de promouvoir une gestion intégrée et durable des eaux de surface et souterraines », a déclaré Mahamat Alifa Moussa, directeur général au ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche du Tchad. Il faisait partie de la délégation à la BAD à Abidjan.
Boris Ngounou