Le fonds Pida Water est lancé. C’est le résultat d’un accord conclu entre la Commission de l’Union africaine et des partenaires au développement tel que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Ce fonds sera doté d’une somme de 10 milliards de dollars pour une durée de 5 ans.
L’objectif est de soutenir les projets concernant l’eau et l’hydroélectricité dans les zones transfrontalières. Concrètement, Pida Water accélérera la préparation des projets, financera les projets prioritaires et encouragera une « approche eau-alimentaire-énergie-environnement ». Outre la construction de nouvelles infrastructures, Pida Water pourra également envisager la réhabilitation d’anciens ouvrages.
Un fonds lié au Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA)
Dans un communiqué commun, les différents partenaires qui soutiennent le fonds Pida Water ont lancé un appel à la Conférence ministérielle africaine sur l’eau (Amcow) afin qu’elle soutienne les partenariats transfrontaliers et pousse à la mise en œuvre de projets communs d’infrastructure dans le domaine de l’eau afin d’aboutir à la réalisation du Programme 2063 de l’Union africaine.
Les bailleurs de fonds présentent l’eau comme la base du développement en Afrique. Malgré les multiples efforts des partenaires aux développements et des gouvernements, l’accès à l’eau potable reste un grand défi. Selon le Groupe intergouvernemental des experts du climat (Giec), 320 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable en Afrique subsaharienne. Les cours d’eau ou encore des nappes phréatiques servent souvent de frontière naturelle aux pays du continent. C’est le cas du fleuve Oubangui qui traverse plusieurs pays d’Afrique centrale. Les projets de développement durable qui naitront dans zones transfrontalières recevront le soutien du fonds Pida Water. Comme l’indique son nom, la création de ce fonds entre dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (Pida).
Le Pida, approuvé par les pays de l’Union africaine en janvier 2012, compte 51 programmes et projets différents dans quatre secteurs prioritaires : l’énergie, les transports, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les eaux transfrontalières. Les concepteurs de ce programme estiment que les pays africains ont besoin d’un total de 93 milliards de dollars par an pour mettre en place les infrastructures nécessaires pour l’énergie, l’eau, l’assainissement, les transports, les TIC et l’irrigation. Le fonds Pida ne pourra donc pas toujours, à lui seul, couvrir les besoins, mais il pourrait avoir un effet levier. D’autant que, comme le rappelait Nour El Houeda du Giz (l’agence de développement allemande), lors de la conférence sur les eaux usées qui se tenait mardi 2 octobre sur le salon Pollutec Maroc à Casablanca, les questions concernant l’eau étant presque toujours liées aux conséquences du changement climatique, d’autres fonds fléchés en ce sens peuvent souvent être mobilisés. À bon entendeur…
Jean Marie Takouleu