Face à l’urgence de la protection et la restauration de la biodiversité́, l’Union européenne (UE) adopte une logique d’extension des zones protégées en Afrique. C’est tout le sens à donner au programme Natur’Africa qui débute cette année, du moins sur le plan du financement. Cette initiative vient remplacer le Programme des écosystèmes forestiers de l’Afrique centrale (Ecofac), lancé conjointement en 1993, par l’UE et la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale).
À la différence d’Ecofac, la stratégie de Natur’Africa va au-delà des limites géographiques de la CEEAC, pour couvrir toute l’Afrique subsaharienne. Selon l’UE le nouveau programme obéit à une approche innovante, centrée sur les personnes. Il identifie les paysages clés pour la conservation et le développement, afin que l’UE y concentre son soutien à la création d’emplois, à l’amélioration de la sécurité et aux moyens de subsistance durables, tout en préservant les écosystèmes et la faune qui sont vitaux pour l’humanité.
Ecofac passe le flambeau
« Il ne sera pas seulement concentré sur la protection et la conservation de la nature, mais aussi au développement durable et la relance verte de toutes des zones et aires protégées. Actuellement nous n’avons pas les chiffres exacts sur le budget de ce programme, mais je puis affirmer qu’il sera considérablement supérieur à celui d’Ecofac » précise Rosario Bento Pais, l’ambassadrice de l’UE au Gabon. Avec l’initiative Natur’Africa, l’UE veut contribuer à l’objectif 30×30 des Nations unies, qui vise à transformer d’ici à 2030, au moins 30 % des terres et des mers en zones protégées.
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Natur’Africa remplace Ecofac, dont la 6e phase s’achève en 2023. Couvrant 33 aires protégées réparties à travers les sept pays de la CEEAC, Ecofac a été financé à hauteur de 250 millions euros par l’UE. Son objectif était de préserver la biodiversité de l’Afrique centrale, notamment dans le bassin du Congo, le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie.
Boris Ngounou