« Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres » a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara. C’était le 9 mai 2022 à l’ouverture du sommet des chefs d’État et de gouvernement organisé dans le cadre de la 15e Conférence des parties (COP15) à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Ce sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement les politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse. Pour Alassane Ouattara, il est essentiel d’adopter des politiques qui soutiennent la résilience des populations, notamment les plus vulnérables. Et cela passe par l’accélération de la mise en œuvre des décisions majeures de l’Accord de Paris sur le climat. « À cet égard, je voudrais réitérer mon appel à l’égard des pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de tenir l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement à réussir leur adaptation aux changements climatiques et leur transition énergétique », a-t-il plaidé.
L’extension des terres agricoles
Dans une étude publiée le 29 septembre 2021 sur la lenteur de la restauration des terres dégradées en Afrique, l’Organisation des Nations unies (ONU) indiquait que le continent compte un milliard d’hectares de terres arides. Cette désertification est causée principalement par l’extension des terres agricoles. Selon un rapport que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté le 3 mai 2022 à Séoul (en Corée du Sud), lors du quinzième Congrès forestier mondial, le continent a perdu 49 millions d’hectares au cours de cette période. Les zones les plus touchées, sont les forêts tropicales et pluviales, très convoitées par l’agriculture industrielle, notamment les plantations de palmiers à huile.
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Pour inverser cette tendance, la COP15 aborde la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030. Les discutions portent également sur la protection des terres contre les effets du changement climatique, la lutte contre l’augmentation des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière ainsi que les incendies de forêt.
Boris Ngounou