En réponse à la pollution plastique à l’origine de la dégradation des écosystèmes marins de la planète, le navire Plastic Odyssey démarre un tour du monde qui passera par l’Afrique afin de sensibiliser à la gestion durable des déchets. L’expédition qui durera trois ans commence au moment où les secteurs d’activités côtiers ont repris après les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 en Afrique.
L’organisation Plastic Odyssey a vu le jour en 2018 après que l’officier français de marine marchande Simon Bernard a constaté que 20 tonnes de plastiques se déversaient chaque minute dans les océans du globe. C’est dans le même contexte que le navire Plastic Odyssey sillonne en ce moment une trentaine de pays fortement touchés par la pollution plastique notamment en Asie du Sud-est, en Amérique du Sud et en Afrique.
L’expédition de Plastic Odyssey qui s’achèvera en 2025 cible des réseaux d’eaux pluviales, des rivières ainsi que les exécutoires des ports, où les déchets plastiques se concentrent avant de s’éparpiller en mer. Lors de chaque escale, il s’agira pour l’équipage du bateau de sensibiliser à la gestion durable du des déchets plastiques. À cet effet, l’équipe internationale formera 300 entrepreneurs à la valorisation des déchets en objets utiles comme des pavés ou du matériel pour la tuyauterie.
« Le Plastic Odyssey est propulsé aux déchets plastiques, grâce à un système de pyrolyse, et ainsi autonome en énergie. À bord du navire, les visiteurs du monde entier pourront observer les machines-outils, mais aussi visiter un espace de vie sans déchet plastique », explique Maïté Abos, la directrice de l’organisation non gouvernementale (ONG) Plastic Odyssey basée à Marseille en France.
La préservation des écosystèmes marins
Sur les 400 millions de tonnes de plastique produites chaque année au niveau mondial, environ 11 millions de tonnes se déversent dans les écosystèmes aquatiques selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). Ces déchets non-biodégradables ont un fort impact sur la biodiversité marine. Face à cette situation, certains pays font appel à des initiatives durables.
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C’est le cas notamment du Maroc où les eaux pluviales drainent d’importantes quantités de déchets sur les plages, et entrainant ainsi la pollution marine. Dans ce royaume d’Afrique du Nord, Green City Organisation, une start-up environnementale basée à Marseille en France, s’est alliée en mi-2022 à l’association mondiale Surfrider Foundation engagée dans la protection du littoral, pour la mise en place de « D-Rain » dans la ville d’Agadir. Il s’agit d’un système intelligent de collecte des déchets marins. Cette technologie permettra également de recueillir en temps réel des données de température, la salinité, la turbidité, l’acidité et le taux d’oxygène dans l’eau grâce une application mobile.
Benoit-Ivan Wansi