Le « manifeste de Marseille », déclaration de clôture de l’édition 2021 du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), appelle à des changements radicaux. Il s’agit notamment de protéger au moins 30% des terres et des océans d’ici à 2030. L’objectif a été de formulé par la France et le Costa Rica en janvier 2020 avant d’être repris quatre mois plus tard par la Convention sur la diversité biologique (CDB). Il fait partie des 137 résolutions du congrès de l’UICN.
Selon l’UICN, seulement 23% du globe est aujourd’hui protégé. Et pourtant des scientifiques établissent que si ce pourcentage n’est pas étendu à au moins 30% d’ici à 2030, la capacité de la planète à atténuer le changement climatique serait compromise.
Un accord climat/biodiversité en faveur du bassin du Congo
L’augmentation de la surface des aires protégées sera axée sur les forêts tropicales. Les membres de l’assemblée générale de l’UICN ont en effet insisté sur l’importance capitale des forêts tropicales, et en particulier celles du bassin du Congo pour les services et biens rendus non seulement pour le développement socio-économique des États de l’Afrique centrale et de leurs populations, mais aussi et surtout pour la planète en tant que puits de carbone indispensable pour la lutte contre le changement climatique.
Ils ont à cet effet, plaidé en faveur d’un nouvel « accord climat/biodiversité » pour la préservation des forêts et tourbières tropicales du Bassin du Congo, afin qu’une part équitable des financements du climat et de la biodiversité mondiale soit destinée aux forêts tropicales et tourbières du bassin du Congo.
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Le bassin du Congo représente 5% de la surface mondiale des forêts tropicales. Pour les membres de l’UICN, cette part devrait permettre à la région de recevoir au moins 5 % de tous les financements climatiques. En supposant que les 100 milliards de dollars annoncés par an pour le Fonds vert pour le climat (FVC) soient disponibles, cela correspondrait à 5 milliards de dollars par an de financement climatique pour le bassin du Congo.
Boris Ngounou