Le tout premier bilan de la restauration des forêts et des paysages d’Afrique, présenté le 29 septembre 2021 à l’occasion de la Semaine africaine du climat, montre qu’il reste beaucoup à faire pour inverser la tendance de la dégradation des terres. Selon l’étude, Jusqu’à 65% des terres productives sont dégradées, tandis que la désertification touche 45% des terres en Afrique. Si la tendance générale est à la baisse, la perte nette de forêts continue d’augmenter en Afrique, avec quatre millions d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année.
Dans une étude antérieure, des scientifiques mettent en évidence la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Ghana comme étant les points chauds de la déforestation en Afrique. Entre 2000 et 2020, les trois d’Afrique de l’ouest ont perdu respectivement 71%, 67% et 60% de leurs forêts tropicales humides.
L’Afrique perd 3% de son PIB à cause de la déforestation
L’Examen de l’état de la restauration des forêts et des paysages en Afrique 2021 a été réalisé conjointement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Cette étude présente par ailleurs les succès obtenus jusqu’à présent ainsi que les difficultés et les opportunités qui subsistent à travers le continent pour restaurer les terres dégradées à cause de la conversion et le défrichement des forêts, la surexploitation des ressources naturelles, l’urbanisation, la sécheresse et d’autres facteurs.
L’un des succès en matière de restauration des écosystèmes est noté dans le programme Action contre la désertification de la FAO, qui soutient l’Initiative de la Grande muraille verte, travaille avec les communautés locales, les gouvernements et la société civile pour restaurer les terres dégradées dans plusieurs pays: Burkina Faso, Éthiopie, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Soudan. Entre 2015 et 2020, 63.000 hectares de terres dégradées ont été plantés pour amorcer leur restauration et enrichis de plus de 12 millions de plants et de 120 tonnes de semences forestières provenant de plus de 100 espèces locales d’arbres et de graminées fourragères. Le programme a été initialement soutenu par l’Union européenne et a été étendu grâce aux contributions de la Turquie et d’autres donateurs.
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« Malgré nos efforts, chaque année, davantage de forêts disparaissent, ce qui coûte au continent une perte de 3% de son PIB. Car les paysages forestiers dégradés intensifient les effets du changement climatique et constituent un obstacle à la construction de communautés résilientes et prospères alors que 60% des Africains dépendent de leurs terres et de leurs forêts », explique Abebe Haile-Gabriel, sous-directeur général et représentant régional de la FAO pour l’Afrique.
Boris Ngounou