En prélude du 35e Sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient en février 2023 à Addis-Abeba en Éthiopie, le Maroc suggère la création d’une « plateforme d’experts africains sur la gestion des catastrophes naturelles ». L’initiative soumise à l’appréciation du Comité des représentants permanents de l’UA (Corep) par le royaume chérifien aura pour mission « l’élaboration et la coordination d’une stratégie commune pour faire face aux aléas climatiques », explique Mohamed Arrouchi.
Selon l’ambassadeur du Maroc auprès de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca), il s’agira concrètement de renforcer la résilience du continent face aux événements météorologiques extrêmes, notamment les inondations et les épisodes de sècheresse à travers des mécanismes de financements et d’appui technique conjoint.
Si elle est validée à l’unanimité par les 55 pays membres de l’UA, la « plateforme d’experts africains sur la gestion des catastrophes naturelles » préconisée par le Maroc devrait permettre l’amélioration et la sécurisation des moyens de subsistance des populations. En effet, 256 millions d’Africains sont en situation d’insécurité alimentaire dont 38 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). D’après l’institution onusienne basée à Rome en Italie, cette situation est exacerbée par les inondations et la sècheresse.
Promouvoir la résilience climatique
Le Maroc a tout intérêt à ce que l’Afrique ait une réponse coordonnée de l’Afrique face aux aléas climatiques. C’est que le pays d’Afrique du Nord est de plus en plus menacé par l’érosion côtière, notamment dans la lagune de Nador, la ville côtière d’Essaouira, ainsi que dans les basses plaines côtières de l’Oued Nekkor et de l’Oued Laou. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la Banque mondiale met en œuvre jusqu’au 31 décembre 2023, le Programme pour la résilience et la gestion intégrée des risques de catastrophes au Maroc. À travers cette initiative, le royaume chérifien augmentera les investissements dans les stations météorologiques, ainsi que le développement de l’agroforesterie et du tourisme.
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Outre le Maroc, plusieurs pays africains sont confrontés en permanence aux risques climatiques. C’est le cas de Madagascar qui est régulièrement touchée par des épisodes de sècheresse prolongée. Cette sècheresse touche la zone protégée d’Anjozorobe Angavo, située à 90 km au nord-est d’Antananarivo. Il s’agit d’un corridor de forêt primaire, l’un des derniers vestiges de forêts naturelles des Hautes terres centrales malgaches, où cohabitent 558 espèces de plantes, 34 espèces d’amphibiens, 36 espèces de reptiles et 75 espèces d’oiseaux.
Benoit-Ivan Wansi