AFRIQUE : réintroduire les grands mammifères pour restaurer les terres dégradées

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AFRIQUE : réintroduire les grands mammifères pour restaurer les terres dégradées©Christian Edelmann/Shutterstock

La réintroduction de vingt grands mammifères permettrait de restaurer la biodiversité sur un quart du globe et aiderait à séquestrer le carbone. À l’occasion de la Journée mondiale de la terre célébrée le 22 avril 2022, le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) met en lumière les capacités bio-restauratrices de certains des plus grands mammifères terrestres. L’éléphant de forêt d’Afrique en fait partie.

En Afrique, la réintroduction d’hippopotames, d’éléphants de forêt, de guépards, d’antilopes communes tsessebe, de lycaons et de lions pourrait faire plus que doubler la biodiversité. C’est ce qui ressort d’une étude publiée le 22 avril 2022 par l’organisation Resolve et le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).

L’étude publiée dans le cadre de la Journée mondiale de la terre, établit la zoo-restauration des terres dégradées. Certaines espèces animales ont un impact plus important que d’autres sur l’écosystème qu’elles occupent. Selon le Pnue, seulement 15 % des terres du globe sont actuellement occupées par de grands mammifères. La réintroduction de ces espèces clés, sur des zones identifiées et adaptées, pourrait permettre à la biodiversité de se restaurer sur un quart de la planète grâce à leur action sur la chaîne alimentaire. Parmi ces espèces clés, on trouve évidemment les pollinisateurs comme les abeilles, mais aussi les vers de terre ou encore les étoiles de mer. Mais certains des plus grands mammifères terrestres en font également partie.

Les éléphants de forêt d’Afrique

Une étude réalisée en 2019 a révélé que les habitudes destructrices des éléphants contribuent à augmenter la quantité globale de carbone stockée dans la forêt tropicale d’Afrique centrale. En semant la pagaille dans la végétation, notamment à travers l’arrachage de l’écorce des jeunes arbres, le creusage du sol à la recherche des racines et le grignotant des feuilles et des baies, l’éléphant de forêt fait plus de bien que de mal à la forêt. Il aide les forêts à stocker davantage de carbone dans leurs arbres.

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Selon l’étude réalisée en 2020 par Emma Bush, de l’université de Stirling, en Écosse, chaque éléphant de forêt peut stimuler une augmentation nette de l’absorption du carbone des forêts tropicales, de 9 500 tonnes métriques de CO2 par km². Cela équivaut aux émissions produites par la conduite de 2 047 voitures à essence pendant un an.

La zoo-restauration des terres, proposée par le Pnue intervient dans un contexte africain d’urgence à la restauration des terres. En juin 2021, 31 gouvernements africains ont promis près de 130 millions d’hectares à la restauration dans le cadre de l’initiative AFR100. On estime que l’Afrique compte 132 millions d’hectares supplémentaires de terres cultivées dégradées. Combinés au changement climatique, la dégradation des terres accroît la vulnérabilité de millions de personnes.

Boris Ngounou

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