Face aux effets du changement climatique qui laissent planer des risques d’insécurité alimentaire notamment en Afrique, une nouvelle initiative portée conjointement par l'Alliance solaire internationale (ASI) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) devrait favoriser l’irrigation solaire entre autres dans neuf pays du continent d’ici à 2025.
Applications solaires à grande échelle pour l’agriculture (SSAAU). C’est le nouveau programme lancé récemment par l’Alliance solaire internationale (ASI) en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Pour un coût total de 2 millions de dollars et sur une durée de deux ans, l’initiative vise à intégrer l’énergie solaire dans les pratiques agricoles de neuf pays en Afrique.
Il s’agit notamment du Bénin, la République démocratique du Congo, le Mali, le Niger, l’Ouganda, le Sénégal, le Soudan, le Soudan du Sud et le Togo en proie à la sècheresse qui assèche les récoltes des exploitants agricoles. Pour y remédier et sécuriser les moyens de subsistance des populations rurales en particulier, le SSAAU « fournira aux bénéficiaires un meilleur accès à l’énergie et une solution d’irrigation durable grâce à de nouveaux modèles innovants de déploiement de systèmes de pompage solaire de l’eau (SWP) », indique l’ASI.
L’institution intergouvernementale basée en Inde entend mobiliser 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour investir dans plusieurs solutions solaires susceptibles de booster le développement durable notamment au sud du Sahara où l’agriculture génère 32% du produit intérieur brut (PIB) et jusqu’à 65% de l’emploi, selon la Banque mondiale. Ainsi, le Pnud renforce son implication dans les initiatives axées sur l’irrigation solaire pour augmenter les rendements agricoles et renforcer la résilience climatique du secteur dans la région.
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Au Soudan par exemple, l’organisation onusienne et l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) cofinancent à hauteur de 7 millions de dollars le projet baptisé Promotion des énergies renouvelables et des modes de financement durables comme moyen d’améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). L’initiative lancée en 2019 est sensée s’achever en 2023 avec à la clé le déploiement de 450 pompes alimentées par des off-grids solaires de 5,12 et 3,12 kWc. Ces installations devraient remplacer les dispositifs existants dans les exploitations agricoles situées dans le bassin du Nil, qui fonctionnent grâce au diesel.
Benoit-Ivan Wansi