Au moins quatre pays (dont trois africains) prévoient d’accélérer leurs actions climatiques au cours des prochaines années. Ils se sont ainsi engagés devant les responsables de l’Organisation des Nations unies (ONU) en marge de la Semaine africaine du climat qui s’est achevé récemment à Libreville au Gabon.
À quelques semaines de la 27e conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se tient à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge en Égypte, quatre pays revoient à la hausse leurs ambitions climatiques. Il s’agit du Maroc, de l’Érythrée, du Rwanda, et de la Papouasie–Nouvelle-Guinée, des pays particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Mais face à cette crise, ces pays veulent s’appuyer sur leurs potentiels naturels pour accélérer la mise en œuvre de leurs engagements climatiques.
L’Érythrée est souvent absente de la scène médiatique en Afrique. Mais ce pays de Corne de l’Afrique, comme ses voisins, est fortement impacté par la sécheresse. Afin de poursuivre le développement du pays, Asmara veut miser sur les énergies renouvelables pour remplacer les combustibles fossiles à l’origine des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, d’ici à 2030, le pays veut renforcer son réseau électrique avec une puissance de 50 MW d’énergie solaire et 40 MW d’énergie éoliens. La valorisation de son potentiel géothermique permettra à l’Érythrée d’augmenter sa capacité électrique installée de 30 MW.
Le développement des énergies propres
L’Érythrée affiche déjà un taux d’accès à l’électricité de 52 % selon le rapport 2020 de la Banque mondiale. Comme dans d’autres pays africains, les zones rurales érythréennes accusent du retard en matière d’accès à l’électricité. Pour résoudre ce problème en respectant ses engagements climatiques, Asmara veut déployer des mini-réseaux alimentés à l’énergie solaire photovoltaïque, ainsi que des systèmes solaires domestiques, soit une capacité installée attendue de 15 MW.
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Avec ce plan, Asmara veut compenser les émissions de 113 000 tonnes équivalent CO2 par an d’ici à 2030. Le Rwanda mise aussi sur les énergies renouvelables pour renforcer son action climatique. Ainsi, ce pays d’Afrique de l’Est veut miser sur les systèmes solaires hors réseaux pour accélérer l’électrification de ses zones rurales. Actuellement, seulement 44 % des ménages ruraux du Rwanda ont accès à l’électricité selon Power Africa.
Le développement de l’agriculture durable au Maroc
Pour inciter les fournisseurs de système solaire hors réseau à investir au Rwanda, le gouvernement prévoit des exonérations fiscales sur les matériaux solaires photovoltaïques. L’objectif à terme est d’éviter les émissions de 1 300 tonnes équivalent CO2 en 10 ans dans le secteur de l’énergie.
Pour sa part, le Maroc, en pleine crise de l’eau causée par la sécheresse, misera sur l’agriculture durable. Rabat veut mettre en œuvre un total de 13 projets, pour un coût estimé à 5,3 milliards de dollars d’ici à 2030, afin de réduire les émissions de 19 % par rapport au scénario de référence cumulé du secteur agricole pour la même période. Ce royaume d’Afrique du Nord compte ainsi faciliter le développement de l’agroforesterie pour renforcer les réserves de carbone, l’utilisation d’énergies renouvelables dans la production agricole et l’adoption de pratiques agricoles durables.
Jean Marie Takouleu