Le 18 novembre 2020, l’UK Research and Innovation (UKRI), un organisme public du gouvernement du Royaume-Uni a débloqué environ 26,5 millions de dollars pour financer la recherche de solutions visant à réduire les effets de pollution plastique, permettant ainsi une croissance équitable et durable. Le programme de réduction de l’impact des déchets plastiques dans les pays en développement (GCRF Plastics) bénéficie aux chercheurs au Malawi, en Tanzanie et en Égypte.
Les chiffres font froid dans le dos. Selon Équiterre, un des principaux organismes environnementaux du Québec au Canada, un million de bouteilles en plastique sont achetées chaque minute dans le monde et deux millions de sacs à usage unique sont distribués chaque jour sur la planète (rapport 2018). Après utilisation, tous ces déchets plastiques se retrouvent dans les rues et dans les zones de conservation de la biodiversité aquatiques, dégradant les écosystèmes.
L’UK Research and Innovation (UKRI) contribue à atténuer ce phénomène dans les pays en développement. Le 18 novembre 2020, l’organisme public du gouvernement du Royaume-Uni a octroyé un financement de 26,5 millions de dollars aux équipes de recherche interdisciplinaires qui étudient des solutions « réalisables et réalistes », en vue de réduire l’impact de cette pollution plastique dans les pays en développement. Parmi les chercheurs impliqués dans le programme de réduction de l’impact des déchets plastiques dans les pays en développement (GCRF Plastics), figurent des Égyptiens, des Malawites et des Tanzaniens. « Notre investissement dans la recherche pour le développement international vise à avoir un impact positif sur la vie de millions de personnes dans le monde et soutient les efforts mondiaux pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies », indique UKRI.
Les pistes de recherche
« Les projets de recherche s’appuieront sur les arts et les sciences humaines, les sciences économiques et sociales, l’ingénierie, les sciences physiques et environnementales et les sciences de la vie pour explorer les moyens d’atténuer les effets de la pollution du plastique en vue de créer des environnements plus propres, plus résistants et plus productifs », explique l’UKRI. En Égypte par exemple, les experts étudieront les impacts de la plasticulture qui est l’utilisation de films de paillage en plastique dans l’agriculture. Cette étude permettra de quantifier le risque que les macro-, micro- et nanoplastiques conventionnels représentent pour la santé à long terme des écosystèmes agricoles. Dans ce pays d’Afrique du Nord, les chercheurs identifieront également des solutions pratiques ; économiques ; « socialement acceptables et politiquement viables » pour aider à assainir les terres contaminées par le plastique et à prévenir toute nouvelle pollution grâce à un changement de comportement social et de politique.
Le renforcement de la recherche
L’équipe de chercheurs comparera aussi les pratiques de gestion des déchets en Tanzanie et au Malawi, deux pays d’Afrique de l’Est ayant des législations différentes à l’égard des plastiques. Cette démarche vise à comprendre les risques pour la santé publique et les impacts environnementaux de la pollution par les plastiques (par exemple, l’incidence des agents pathogènes et l’habitat des espèces de moustiques importantes sur le plan médical, ainsi que le potentiel des microplastiques à entrer dans la chaîne alimentaire via l’agriculture urbaine) dans deux villes africaines.
La démarche sera la même dans les huit autres pays concernés par le financement de l’UKRI. Dans ces pays en développement, les experts étudieront également les sources et les voies de pénétration, ainsi que le devenir des déchets plastiques (en utilisant la modélisation et l’analyse systémique des facteurs socio-économiques, comportementaux et culturels associés à l’utilisation des plastiques). Objectif, éclairer l’élaboration de diverses interventions, en évaluant leurs avantages sociaux, environnementaux et économiques.
GCRF Plastics est soutenu par le Fonds de recherche sur les défis mondiaux (GCRF), un fonds d’environ 2 milliards de dollars qui soutient la recherche de pointe afin de relever les défis auxquels sont confrontés les pays en développement.
Inès Magoum