Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé le 26 novembre 2020, l’ouverture du Centre de coopération environnementale Chine-Afrique. Basé à Beijing la capitale de l’empire du Milieu, le centre servira de trait d’union entre la Chine et l’Afrique sur les projets environnementaux. Une initiative trahie par d’importants investissements chinois dans les énergies polluantes en Afrique.
Un catalyseur de développement vert vient d’ouvrir ses portes à Beijing, la capitale chinoise. Le Centre de coopération environnementale Chine-Afrique a été présenté à la presse le 26 novembre 2020, par le ministère chinois des Affaires étrangères. Il s’agit de la nouvelle plateforme pour le dialogue Chine-Afrique en matière de politiques environnementales, de technologies environnementales, et recherche conjointe sur les problèmes environnementaux.
« La Chine veut continuer de travailler avec l’Afrique pour poursuivre un développement vert, à faibles émissions de carbone, circulaire et durable. Nous voulons protéger l’environnement et toutes les créatures vivantes, et faire en sorte que la Chine et l’Afrique soient une belle maison où l’humanité et la nature coexistent en harmonie » a déclaré Zhao Lijian, le porte-parole du ministère. Les autorités chinoises avaient déjà lancé pareille initiative côté Afrique, en août 2018 à l’Office des Nations Unies de Nairobi au Kenya. Ces centres représentent l’une des résolutions majeures du forum économique Chine — Afrique de 2018. Les deux parties s’étaient engagées à coopérer sur la protection de l’environnement, la prévention et l’atténuation des catastrophes, et les énergies propres.
Le paradoxe de la coopération verte de la Chine en Afrique
La coopération environnementale engagée entre la Chine et l’Afrique pourrait ne pas être considérée à sa juste valeur, par les défenseurs de la planète. Car la Chine n’est pas cohérente dans sa démarche verte en Afrique. Bien qu’étant le premier investisseur mondial dans le secteur des énergies renouvelables, la Chine a tendance à noircir le ciel de ses partenaires, à commencer par l’Afrique. En Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Kenya, en Tanzanie, au Ghana ou encore à Madagascar, la Chine construit des centrales thermiques, dont le ravitaillement en charbon provient des gigantesques gisements de l’empire du Milieu.
Le dernier rapport de l’Institut d’analyses économiques et financières (IEEFA) indique que plus de 21 milliards de dollars ont déjà été prêtés à des États africains par la Chine pour financer de 30 gigawatts de capacité de production d’électricité via des centrales thermiques au charbon.
Boris Ngounou