Alors que les villes d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et centrale sont de plus en plus vulnérables face à la pollution atmosphérique, une étude coordonnée par l’université de Lagos au Nigeria a débouché sur la mise en place d’un comité interrégional pour travailler à la purification de l’air dans cinq villes.
Les villes d’Afrique sont asphyxiées par la pollution atmosphérique. C’est le constat alarmant dressé par le Groupe de recherche sur la surveillance de la qualité de l’air (AQMRG) de l’université de Lagos au Nigeria, le projet AirQo de l’université de Makerere en Ouganda et le laboratoire d’innovation UrbanBetter de l’université sud-africaine de Pretoria dans le cadre d’une étude conjointe.
Le consortium de scientifiques soutenu par le Département d’État américain développera de nouvelles approches de la surveillance et de la modélisation de la qualité de l’air dans les zones urbaines. Il collaborera avec un comité composé de scientifiques, d’opérateurs économiques ainsi que d’élus locaux notamment de Kampala en Ouganda, Bujumbura au Burundi, Yaoundé au Cameroun, Accra Ghana et Lagos au Nigeria.
Pour le pays d’Afrique de l’Ouest, il s’agit par exemple du Centre pour le logement et le développement durable (CHSD) et de l’Agence de protection de l’environnement de l’État de Lagos (Lasepa). C’est que la capitale économique nigériane peuplée par 21 millions d’âmes est l’une des villes les plus polluées au monde avec la prolifération des décharges sauvages et l’expansion des véhicules thermiques. Dans ce contexte, « 65 capteurs à faible coût développés localement seront déployés dans les villes ciblées et seront complétés par des moniteurs de référence existants installés dans les missions américaines respectives », indique l’AQMRG.
Face aux aléas climatiques notamment l’harmattan (un vent sec et poussiéreux, Ndlr) qui souffle sur le Sahara, l’équipe multisectorielle aura également pour mission la conception des modèles d’intelligence artificielle (IA) résilients et susceptibles de limiter les niveaux de pollution à ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2019, la pollution atmosphérique a causé 1,1 million de décès en Afrique selon l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université de Columbia aux États-Unis d’Amérique.
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Lomé au Togo est l’une des villes les plus exposées à ce phénomène en Afrique de l’Ouest. En effet, les 1,4 million d’habitants de la capitale togolaise inhalent au quotidien des particules microscopiques qui sont à l’origine de plusieurs maladies cardiaques à l’instar de l’asthme et du cancer du poumon. Cette dégradation de la qualité de l’air est également due aux activités humaines notamment la poussière des routes non pavées, la combustion des déchets ainsi que les centrales à charbon.
Benoit-Ivan Wansi