C’est une initiative qui permettra de s’attaquer à la pollution par le méthane dans le monde. Le Global Methane Hub qui vient de voir le jour a pour but d’accompagner les pays du monde, y compris africains dans leurs efforts de réduction des émissions de méthane. S’inscrivant dans la continuité de la mission de Global Methane Initiative (GMI), le nouveau centre fournira des subventions et une assistance technique pour la mise en œuvre du Global Methane Pledge.
Lancé officiellement par les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne (UE) lors de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP26), le Global Methane Pledge vise à réduire les émissions mondiales de méthane afin de maintenir l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Au total, plus de 100 pays représentant 70 % de l’économie mondiale se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30 % d’ici à 2030.
Un financement philanthropique de 340 millions de dollars
Pour remplir sa mission, le Global Methane Hub devra mobiliser 340 millions de dollars de financement philanthropique. La gestion du centre sera assurée par Marcelo Mena, ancien ministre de l’Environnement du Chili et directeur du Centre d’action climatique de l’Université catholique pontificale de Valparaíso, dirigera le centre.
Le méthane (CH4) constitue avec le dioxyde de carbone (CO2), les principaux gaz à effet de serre (GES) à l’origine du réchauffement de planète. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), l’agriculture est la source prédominante d’émissions de méthane dans le monde.
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Les émissions générées par le bétail, provenant du fumier et des rejets gastro-intestinaux, représentent environ 32 % des émissions de méthane d’origine humaine. La croissance démographique, le développement économique et la migration urbaine ont stimulé une demande sans précédent de protéines animales et, la population mondiale approchant les 10 milliards d’habitants, cette demande devrait augmenter de 70 % d’ici à 2050 selon le Pnue.
La contribution de l’Afrique
Le méthane agricole ne provient toutefois pas uniquement des animaux. Les rizières, qui nécessitent que les champs soient inondés et empêchent l’oxygène de pénétrer dans le sol, créent ainsi des conditions idéales pour les bactéries émettrices de méthane, représentent 8 % supplémentaires des émissions liées à l’activité humaine. Et l’Afrique contribue fortement aux émissions de méthanes.
Une étude publiée par Union européenne des géosciences (EGU) en 2019 s’est penchée sur les émissions de méthane entre 2010 et 2016. Sur cette période, l’Afrique subsaharienne était responsable d’un tiers des émissions de méthane.
Jean Marie Takouleu