Le projet Gouverner les sorties de ressources naturelles pour une meilleure résilience économique dans les pays africains fragiles et en transition (Gonat) est lancé. L’initiative est portée par la Banque africaine de développement (BAD) via son Centre africain de gestion et d’investissement des ressources naturelles (ANRC). Entre 2023 et 2025, le Gonat sera mis en œuvre en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC), au Mozambique, en Sierra Leone, au Tchad et au Zimbabwe.
Concrètement, il s’agira de promouvoir la gestion durable des écosystèmes notamment forestiers dans ces pays qui sont confrontés à la déforestation couplée au réchauffement climatique. « L’Afrique abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde (le bassin du Congo, Ndlr). Dans la plupart des pays africains, le capital naturel représente entre 35 % et 50 % de la richesse totale », explique Vanessa Ushie.
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Selon la directrice par intérim du ANRC, ce potentiel pourrait générer annuellement au continent jusqu’à 24 milliards de dollars notamment grâce au développement de l’agroécologie ou encore de la pêche durable. Ainsi, le Gonat permettra à terme le financement de la gouvernance écoresponsable dans le secteur de la biodiversité, la création d’emplois verts pour les jeunes notamment en zone rurale ainsi que la réhabilitation des sites naturels dégradés par l’action humaine ou les phénomènes météorologiques.
Le Gonat s’inscrit également en droite ligne de la politique de la BAD visant à lutter contre l’insécurité alimentaire. En effet, la mauvaise gestion des ressources naturelles met parfois à mal les moyens de subsistance des populations notamment en Afrique de l’Ouest. C’est le cas au Liberia qui est riche en minerai de fer, en diamant et en biodiversité . L’institution financière basée à Abidjan en Côte d’Ivoire accompagne le gouvernement libérien dans la mise en œuvre de son Programme de production alimentaire d’urgence. Il permettra le renforcement de la productivité agricole dans la capitale Monrovia à travers l’amélioration des systèmes d’information climatique ainsi que la préservation de la biodiversité.
Benoit-Ivan Wansi