L’ampleur des catastrophes naturelles en Afrique pousse l’IDEP, l’ARC, l’IFC et l’AAISA à agir. Les quatre agences internationales de développement organisent une série de formation sur l’assurance des risques environnementaux. Le but étant d’aboutir à une couverture intégrée des catastrophes environnementales sur le continent.
Dakar, la capitale sénégalaise, est devenue, 15 jours durant, la capitale africaine de l’assurance contre les risques de catastrophes environnementales. À l’initiative de l’Institut africain des Nations Unies pour le développement économique et la planification (IDEP), d’African Risk Capacity (ARC), de la Société financière internationale (IFC) et de l’Association des AAISA (African Insurance Supervisors), les représentants des pays membres de l’Union africaine entrevoient la mise en commun de leurs moyens financiers pour protéger les populations vulnérables contre les risques environnementaux tels que la sècheresse, les inondations, les précipitations irrégulières, les catastrophes naturelles et les autres effets du changement climatique.
« En travaillant ensemble, nous pouvons obtenir de meilleurs résultats combinés qui contribuent aux objectifs de développement communs aux quatre institutions » a déclaré Faheen Allibhoy, responsable pays de la SFI pour le Sénégal.
L’activité se déroule sous forme d’ateliers de formation, en anglais la première semaine (du 24 au 29 juin 2019) et en français la deuxième semaine (du 30 juin au 6 juillet 2019). À cette occasion, les instructeurs de l’ARC et ses partenaires vont collaborer pour fournir aux États membres, des instruments assurantiels axés sur une détermination des profils de risques, une adaptation des outils disponibles et l’élaboration d’un plan de secours qui s’intègre au cadre plus large du continent africain en matière de gestion des risques de catastrophes naturelles.
L’Afrique en proie aux catastrophes naturelles
En 2016 en Ouganda, 15 personnes ont perdu la vie dans un glissement de terrain. Les pluies diluviennes avaient provoqué la crue d’une rivière et des éboulements de boues et de pierres au pied du mont Elgon, près de la frontière avec le Kenya. Même chose en octobre 2018, entrainant cette fois la mort de 41 personnes. En 2010, puis 2011, les mêmes évènements avaient déjà eu lieu. En mars 2019, le cyclone Idai a frappé le nord du Mozambique, faisant plus de 1 000 morts et touchant près de 600 000 personnes, selon le gouvernement. Un mois plus tard, 33 personnes périssaient dans des inondations et glissements de terrain dans le Kwazulu-Natal.
Dans le cadre d’une réunion d’harmonisation de la position de l’Afrique sur les négociations climatiques, Rio+20, qui s’est tenue du 4 au 6 juin 2012 au Brésil, le Comité de la sécurité alimentaire et du développement durable a fait savoir que le nombre total de personnes touchées par des catastrophes naturelles en Afrique avait augmenté de 6 % par an depuis 1960. Une recrudescence des catastrophes, due aux changements climatiques.
Selon un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) les conséquences prévisibles du changement climatique en Afrique sont nombreuses : « 75 à 250 millions d’Africains seront exposés au stress hydrique d’ici à 2020 ; on enregistrera 50 % de réduction des rendements de production pluviale d’ici à 2020, avec pour effet une aggravation de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition ; 5 à 10 % du PIB des pays africains risquent d’être consacrés au sauvetage et à l’adaptation des villages et des villes côtiers du fait de la montée du niveau de la mer ; les zones arides et semi-arides connaitront d’ici à 2080 une extension de 5 à 8 % ».
Boris Ngounou