Les États-Unis d’Amérique promettent 5 millions de dollars pour la lutte contre les émissions de méthane en Afrique. L’annonce a été faite par l’envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry à l’occasion d’un petit-déjeuner de travail en marge de la 18e Conférence ministérielle africaine sur l’environnement qui s’est tenue à Dakar au Sénégal, du 13 au 16 septembre 2022.
Le financement américain est accordé au Fonds pour les changements climatiques en Afrique (FCCA), un fonds fiduciaire multi-donateur créé par la Banque africaine de développement (BAD) en avril 2014 avec pour mission principale d’aider les pays africains à renforcer leur résilience aux impacts négatifs du changement climatique et la transition vers une croissance durable à faible émission de dioxyde de carbone (CO2). Le soutien de 5 millions de dollars prévu par les États-Unis d’Amérique est dédié à la réduction des émissions de méthane (CH4).
Les émissions de méthane en Afrique
Cet hydrocarbure contenant de l’hydrogène et du carbone fait partie des gaz à effet de serre (GES). Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), son effet de réchauffement est 80 fois plus puissant que celui du CO2. Et de ce fait, les scientifiques estiment que ce gaz est à l’origine de 30 % du réchauffement de la planète depuis l’ère préindustrielle et il prolifère plus rapidement que jamais depuis que l’on a commencé à tenir des registres dans les années 1980.
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En fait, d’après les données de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), même si les émissions de CO2 ont ralenti pendant les confinements liés à la pandémie de Covid-19, le méthane atmosphérique a augmenté. Parmi les principales sources d’émissions de méthane figure d’abord l’agriculture, à travers l’élevage de ruminant. Ces émissions proviennent du fumier et des rejets gastro-intestinaux, notamment lors de la rumination. Et cela représente 32 % des émissions de méthanes d’origine humaine selon le Pnue.
De nouveau financement pour la réduction des émissions en Afrique
Aussi, « les rizières, qui nécessitent que les champs soient inondés et empêchent l’oxygène de pénétrer dans le sol, créent ainsi des conditions idéales pour les bactéries émettrices de méthane. Cette pratique représente 8 % des émissions liées à l’activité humaine », indique le Pnue. Une étude publiée par Union européenne des géosciences (EGU) en 2019 s’est penchée sur les émissions de méthane entre 2010 et 2016. Sur cette période, l’Afrique subsaharienne était responsable d’un tiers des émissions de méthane. Selon les chercheurs, la plus grande partie de ce méthane est émise en Afrique de l’Est.
À la conférence de Dakar, la promesse américaine a été suivent d’autres annonces, notamment de la part de la Coalition pour le climat et l’air pur, et de l’alliance « Engagement mondial sur le méthane », qui prévoient d’allouer « de nouvelles ressources à la lutte contre les émissions de méthane dans les pays africains ». Pour sa part, l’Égypte qui s’apprête à accueillir la 27e conférence des Nations unies sur le climat (COP27) appelle à l’intégration de l’initiative « Africa waste 50 » à l’Alliance mondiale sur le méthane. L’initiative « Africa waste 50 » qui sera lancée à la COP27 vise à porter le taux de recyclage des déchets africains à 50 % d’ici à 2050, en unissant les efforts et les expériences locales, régionales et mondiales.
Jean Marie Takouleu