L’Algérie a généré au moins 13 millions de tonnes de déchets en 2018. Parmi les sites arrivés à saturation figure la décharge de Oued S’mar, ouverte il y a 44 ans. Les autorités algériennes ont décidé de l’ériger un jardin public pour la promotion de l’écotourisme. « La décharge réhabilitée à Oued S’mar est un projet environnemental, les déchets étant exploités, valorisés et convertis en énergie nécessaire à la vie humaine », explique Chakib Rouabah, le chef de département de l’élimination des décharges anarchiques à l’Agence nationale des déchets (AND).
Le parc naturel sera pourvu de 350 bancs publics, vingt auvents en bois, cinq commerces de produits alimentaires, ainsi qu’un centre d’exposition de produits traditionnels. Le site qui dispose d’ores et déjà de 220 lampadaires sera davantage éclairé grâce à la valorisation énergétique de 18 millions de m3 de déchets. Les autorités algériennes ont également indiqué qu’une unité de traitement des lixiviats (une fraction de liquide très concentré issue des déchets, Ndlr) sera établie sur place avec une capacité de 720 m3 par jour.
Aussi, un système d’irrigation sera mis en place pour l’arrosage des arbres couvrant une superficie totale de 20 hectares. Le dispositif comprend deux réservoirs d’eau de 150 m3 chacun avec forage d’un puits d’une profondeur de 400 mètres.
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En réponse à la crise des déchets que connait actuellement la ville d’Alger, le gouvernement algérien a débloqué 33 milliards de dinars (plus de 223 millions d’euros) au début de l’année 2022 pour financer la construction d’un complexe de gestion intégrée des déchets (WSP) près de la capitale peuplée de 8 millions d’habitants. Une autre partie du financement servira à la réalisation des réservoirs 3 et 4 au Centre d’enfouissement technique (CET) de Hamici à Alger. Le site est équipé de casiers d’enfouissement, d’un pont-bascule et de trois lignes de tri d’une capacité de 24 tonnes par heure couvrant une superficie de 95 hectares.
Benoit-Ivan Wansi