Ce n’est plus qu’une question de temps avant que les villages de Tizi Ouzou soient dotés d’incinérateurs pour l’élimination de leurs déchets. Djilali Doumi, le gouverneur de cette wilaya, située au nord de l’Algérie a apporté récemment son soutien au projet communautaire. Le responsable a également donné des instructions aux services concernés afin d’effectuer des essais sur l’incinérateur de la commune d’Aghribs, acquis dans le cadre des plans communaux de développement (PCD). L’objectif est d’outiller les représentants de chaque village de Tizi Ouzou sur le mode de fonctionnement de cet équipement.
Passée cette étape, une procédure officielle sera lancée par la wilaya en vue de l’acquisition des incinérateurs pour les villages désireux. Il s’agira précisément de mini-incinérateurs capables d’éliminer différents types déchets. Selon la direction de l’Environnement de Tizi-Ouzou, la production annuelle des déchets atteint désormais les 400 000 tonnes dans la wilaya.
Le revers de la médaille
Si ces nouveaux équipements amélioraient significativement la gestion des déchets solides dans les villages des 67 communes de Tizi-Ouzou en Algérie, le procédé d’incinération en lui-même pourrait poser des problèmes aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement.
Outre le brûlage à l’air libre des déchets qui est la technique la plus ancienne d’élimination des déchets, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) présente dans un document publié en 2018 distingue aussi l’incinération à deux chambres sans traitement des gaz de combustion et l’incinération à une seule chambre sans traitement des gaz de combustion. Dans le premier cas de figure, les déchets sont décomposés par l’effet thermique selon des procédés de combustion à moyenne température et produisent des cendres résiduelles (contaminées par des dioxines, des composés organiques lessivables et des métaux lourds), et des gaz. Tout est fonction du type de déchets incinérés.
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Concernant l’incinération à une seule chambre, l’impact est encore plus grand dans la mesure où les agents pathogènes peuvent survivre à ce procédé. « L’utilisation de cette technologie implique de faire un compromis entre les impacts sur la santé des êtres humains et l’environnement du fait de la combustion et le besoin impérieux de protéger la santé publique où la seule alternative serait une mise en décharge non discriminée », indique l’OMS.
Dans le cas de Tizi Ouzou, le procédé d’incinération choisie n’a pas encore été précisé. Il y’a tout de même matière à réflexion sur cette pratique qui risquerait de faire plus de mal que de bien.
Inès Magoum