Dans la commune de Constantine, au nord-est de l’Algérie, un projet d’incinérateur de déchets industriels est en train de voir le jour, à 10 kilomètres à l’est de la ville, où est implantée l’unité de production de la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB). Il s’agit d’une compensation écologique pour cette entreprise dotée d’une capacité production de 1 million de tonnes de ciment par an.
Le projet a été dévoilé le 26 septembre 2019 au cours d’une journée technique sur « les ciments en Algérie : enjeux et perspectives », organisée à la cimenterie de Hamma Bouziane. « Ce projet qui sera concrétisé avec la direction locale de l’environnement permettra de trouver un terrain d’entente entre le souci de développer davantage la chaîne de production du ciment et la préoccupation du moment relative à la protection de l’environnement » a souligné Mustapha Kebbous, le PDG de SCHB. La capacité de traitement ainsi que le coût de réalisation du futur incinérateur de déchets industriels n’ont pas été communiqués. Toutefois, l’on apprend qu’il sera opérationnel dès 2020.
Des avantages écologiques et énergétiques
L’incinération est un procédé de traitement thermique des déchets qui consiste à brûler les ordures ménagères et parfois les déchets industriels dans des fours adaptés à leurs caractéristiques (composition, taux d’humidité…). Outre cet avantage environnemental, l’incinération peut également permettre de produire de l’énergie. La chaleur dégagée par la combustion des éléments combustibles contenus dans les déchets est récupérée pour être introduite dans un turboalternateur qui produit de l’électricité.
Selon les responsables de SCHB, ce deuxième avantage de l’incinérateur permettra de réduire les coûts énergétiques qui constituent la plus grande dépense de la cimenterie, bien avant les frais de maintenance et d’entretien de l’usine.
La Société des ciments de Hamma Bouziane est une entité du Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica). Avec un chiffre d’affaire d’environ 17 millions d’euros soit 2 200 000 000 de Dinars algériens, l’entreprise privée créée en avril 1998 emploie aujourd’hui près de 480 personnes. Un personnel appelé à croitre, car selon les responsables, l’incinérateur des déchets industriels en cours de construction devrait ouvrir une centaine de postes de travail. Un bel investissement donc, à condition de ne pas émettre de polluants très toxiques tel que des dioxines, des furanes ou des métaux lourds… Les techniques de prévention de ce type de pollutions existent.
Boris Ngounou