En Algérie, le changement climatique se manifeste principalement par l’absence de précipitations. Dans certaines parties du pays, les ressources en eau sont mal exploitées. Cette situation a conduit à l’assèchement du barrage Koudiet Asserdoune qui affiche une capacité de stockage de 640 millions de m3. L’ouvrage situé sur la l’oued Isser est la principale source d’approvisionnement en eau potable d’au moins quatre wilayas.
Quelque 4 millions de personnes vivant dans les wilayas de Bouira, de Médéa, de Tizi Ouzou et de M’Sila en Algérie sont quasiment privées d’eau potable. Le barrage Koudiet Asserdoune, situé dans la commune de Maala, wilaya de Bouira qui approvisionnait ces populations jusque-là, ne dispose plus de suffisamment d’eau. L’ouvrage construit par l’entreprise française Razel-Bec entre 2002 et 2008 affiche une capacité de remplissage annuelle de 640 millions de m3.
Le ministre algérien des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi qui a fait ce constat a également relevé le niveau très bas des précipitations en 2021 dans le pays. Selon nos confrères d’Algérie-éco, le volume d’eau restant dans le barrage Koudiet Asserdoune n’est que de 5,82 contre 9 % en février 2021.
La rétention des eaux pluviales
La diminution des précipitations en Algérie est une conséquence du dérèglement climatique. À l’instar du barrage Koudiet Asserdoune, les réserves de la retenue d’eau de l’oued (rivière) Lakhal, dans la wilaya de Bouira s’amenuisent. Son niveau de remplissage atteint à peine les 23,3 % contre 30 millions de m3 initialement.
Outre l’utilisation rationnelle des réserves d’eau en Algérie, le gouvernement propose la collecte des eaux de pluie, bien que rares, pour le remplissage des barrages. « Cette solution a déjà permis d’apporter un volume d’eau de 60 000 m3 au barrage de Taksebt, dans la wilaya de Tizi-Ouzou », affirme Mustapha Kamel Mihoubi, le ministre algérien des Ressources en eau. L’avantage de ce système est qu’il réduit les risques de perte de production à cause de la pénurie d’eau, il améliore la recharge des aquifères et permet la croissance des cultures dans les zones où les précipitations sont généralement insuffisantes ou peu fiables.
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Le gouvernement algérien expérimente également les transferts inter-barrages, ainsi que la mise en œuvre des projets de dessalement de l’eau de mer. Dans le pays d’Afrique du Nord, 11 stations de dessalement de l’eau de mer existent déjà et sont réparties dans 9 wilayas. Il s’agit des wilayas de Chlef, de Tlemcen, d’Alger, de Skikda, de Mostaganem, d’Oran, de Boumerdès, de Tipaza et d’Aïn Témouchent. Ces usines d’osmose inverse affichent une capacité de 2,11 millions de m3/jour, soit près de 770 Mm3/an.
Inès Magoum