Alors que l’Algérie a produit 13 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) en 2018, l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) annonce la mise en place d’un mécanisme de promotion des investissements dans la collecte, le traitement et le recyclage des déchets dans la capitale Alger.
Avec ses 8 millions d’habitants, la capitale Alger pourrait atteindre les 20 millions de tonnes de déchets d’ici à 2035 selon le ministère algérien de l’Environnement. Pour s’adapter à cette évolution, l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) soutiendra la création de plusieurs start-up spécialisées dans la valorisation des déchets d’ici à 2023.
Ce sera à travers un dispositif mis en œuvre avec l’appui du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe). « La valorisation énergétique des déchets a un rôle important dans la préservation des ressources naturelles et la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) », affirme Nadia Chioukh, la directrice de la Coopération et de la Communication du Cerefe.
Outre la mobilisation des financements pour la création de ces petites entreprises de recyclage, les deux instances misent également sur la sensibilisation des jeunes à travers le renforcement de la formation dans le domaine de la gestion des déchets.
Ces différentes initiatives qui cadrent avec la Stratégie nationale pour l’environnement (SNE) de l’État algérien ont été annoncées en marge du 3e Salon virtuel des déchets (AVWE) qui s’est tenu du 5 au 7 juin 2022 sous la coordination de l’Agence nationale des déchets (AND). L’évènement aura permis à une centaine d’exposants de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun et de la Corée du Sud notamment des opérateurs économiques privés et publics ainsi que des chercheurs, d’échanger sur l’importance du recyclage et de la valorisation des déchets.
Le renforcement du dispositif de gestion des déchets
À en croire l’AND dirigée par Karim Ouamane, la valorisation et l’exploitation économiques des déchets génèrent chaque année en Algérie 151 milliards de dinars (967,5 millions d’euros) pour les déchets ménagers et 18,66 milliards de dinars (119,3 millions d’euros) pour les pneus usagés, les huiles et les batteries. Afin d’assurer le développement de ce secteur, le gouvernement algérien bénéficie de l’accompagnement de l’Institut coréen d’industrie et des technologies environnementales (Keiti) pour la réalisation des différentes initiatives liées à la gestion et à la valorisation des déchets.
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En 2021, la Commission du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) d’Algérie a validé un financement de 33 milliards de dinars algériens (plus de 211 millions d’euros) destiné à la construction d’un complexe de gestion intégrée des déchets en 2022. Aussi, la construction des réservoirs 3 et 4 au Centre d’enfouissement technique (CET) de Hamici à Alger qui assure le traitement du lixiviat (une fraction de liquide très concentrée issue des déchets, Ndlr) avec une capacité de 80 m3 par jour. À terme, ces installations réduiront la mise en décharge des déchets et la pollution atmosphérique dans la capitale algérienne.
Benoit-Ivan Wansi