Le 31 janvier 2022 à Béchar, une wilaya (région) située au sud-ouest de l’Algérie, des cadres techniques de la conservation des forêts ont émis un appel en direction du comité Ramsar. Ils demandent l’insertion du site du barrage Djorf Ettorba (60 km au sud-ouest de la wilaya) dans la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale. Encadré depuis le 2 février 1971 par la convention de Ramsar, un site Ramsar confère un statut qui visant à enrayer la dégradation ou disparition d’une zone humide, en reconnaissant sa fonction écologique ainsi que sa valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.
Construit entre 1965 et 1968 et mis en service en 1973, le barrage Djorf Ettorba, haut de 37 mètres, est le quatrième plus grand barrage d’Algérie, formant un lac de retenue d’une capacité de 365 millions m3. C’est donc une zone humide artificielle, dotée d’une végétation d’environ 4 000 hectares, constituée de différentes espèces végétales, notamment le Tamarix. Selon une étude réalisée par l’autorité des forêts de Béchar, on y trouve près de 43 espèces d’oiseaux et d’animaux rares dont le chacal doré, le fennec, le varan du désert, le renard famélique, la gerboise du désert, la fouette queue (un saurien), le Goundi de l’Atlas, en plus des mammifères marins à l’instar de la rare loutre commune, la tortue aquatique et plusieurs autres espèces de poissons d’eau douce.
Les raisons de l’appel au classement
Les responsables locaux de la conservation des forêts, estiment nécessaire la classification du barrage Djorf Ettorba en tant que zone humide, eu égard à sa situation géographique dans une région semi-désertique, reconnue comme étant l’espace de transit pour l’avifaune migratrice qui emprunte la côte ouest de l’Afrique par le détroit de Gibraltar.
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Cet appel est lancé à la veille de la journée mondiale des zones humides, célébrée tous les 2 février de l’an, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides. Mais la célébration intervient dans un contexte critique. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) les zones humides comptent parmi les écosystèmes les plus menacés de la planète. Environ 85 % des zones humides présentes en 1700 ont été perdues en 2000. Beaucoup d’entre elles ont été drainées pour faire place au développement, à l’agriculture ou à d’autres utilisations.
Boris Ngounou