Le gouvernement algérien prépare le lancement d’un appel d’offres à l’attention des producteurs indépendants d’électricité (IPP). Le but de cet appel à manifestation d’intérêt est de sélectionner des entreprises pour produire 1 000 MW d’énergies renouvelables, avec quelques conditions pour les investisseurs étrangers.
En termes de production d’énergies renouvelables, l’Algérie accuse du retard sur ses voisins marocain et égyptien. Mais le pays veut diversifier son mix électrique. C’est ce qui justifie l’appel d’offres qu’Alger prépare actuellement. Le but est d’obtenir une nouvelle capacité installée de 1 000 MW. Cette électricité sera produite à partir des sources renouvelables, dont la plus abondante dans ce pays d’Afrique du Nord est le solaire.
Dans un décret publié le 29 avril 2021 dans le journal officiel, le gouvernement algérien a habilité Chems Eddine Chitour, le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables pour gérer et superviser l’ensemble des opérations. L’appel d’offres qui sera lancé entre juin et juillet 2021 sera divisé en 10 lots de 100 MW ouverts aux investissements étrangers.
À quelques conditions…
Dans la foulée, le gouvernement algérien prépare la mise en place d’un accord d’achat d’électricité bancable (en dollar) pour les producteurs indépendants d’électricité (IPP) qui seront retenus au bout du processus. Selon Mouloud Bakli, le président du groupe de réflexion algérien Club Energia, ces investisseurs devront toutefois souscrire à certaines exigences, comme l’utilisation d’équipements fabriqués sur place en Algérie. Il s’agit principalement des panneaux solaires, des structures de montage et des câbles électriques.
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L’Algérie dispose déjà de plusieurs usines de fabrication d’équipements pour la production d’énergie solaire. Dans la zone industrielle de Boukherana, près de Chelghoum El Aid (à 400 km d’Alger), l’entreprise algérienne Milltech dispose d’une usine capable de fournir 100 MW de panneaux solaires par an. Dans la wilaya d’Ouargla, une autre usine produira bientôt 160 MWc de panneaux solaires par an. En juin 2020, la société algérienne SPS (Système Panneaux Sandwichs) et Qi-Energy, une entreprise basée à Dubaï aux Émirats arabes unis, ont lancé une coentreprise pour la fabrication des structures de montage pour les modules.
Un nouvel engagement
L’approvisionnement local en matériaux de construction des centrales à énergies renouvelables permettra de réduire les tarifs d’achat d’électricité en Algérie. Selon Business France, ce pays d’Afrique du Nord dispose d’une capacité installée de 21 000 MW (2019). Cette électricité est produite à 99 % à partir des hydrocarbures, notamment le gaz naturel (98 %) et le pétrole. Dans le Programme algérien de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique (PENREE) lancé en 2012, les autorités tablaient sur une puissance installée d’origine renouvelable de 20 000 MW dont 13 575 MW de capacité pour le solaire et 5 000 MW pour l’éolien d’ici à 2030. Les chances d’attendre cet objectif sont bien minces.
Jean Marie Takouleu