Les autorités algériennes passent à la vitesse supérieure en matière de lutte contre les déchets plastiques. Un mois après la campagne « un mois sans plastique » qui a permis de collecter 474,38 tonnes de déchets plastiques, une nouvelle décision encore en cours de préparation va sans doute porter le coup de grâce contre ce type de déchet. La décision ministérielle interdisant les sachets plastiques de couleur noire sera mise en vigueur à l’issue d’un grand atelier auquel prendront part, notamment, les associations des commerçants et d’artisans. Sa mise en application sur le terrain sera assurée par le ministère de l’Intérieur et les collectivités locales.
Le 24 novembre 2019, la ministre algérienne de l’Environnement et des Énergies renouvelables, qui effectuait une visite d’inspection auprès d’une unité de recyclage des déchets plastiques située à Aïn Defla, une commune du nord de l’Algérie, a déclaré : « L’heure est venue de trancher définitivement cette question, car le sachet en plastique présente un réel danger pour la santé du citoyen. Nonobstant leur composition, les sachets en plastique, de par leur légèreté, s’envolent facilement et vont ainsi s’accrocher aux arbres et envahir les terrains vagues, ce qui constitue une véritable pollution “‘visuelle”’ », a déclaré Fatima Zahra Zerouati.
Le gouvernement préconise le recyclage des déchets
Sans plus de précisions sur les alternatives aux sachets plastiques et encore moins sur la particularité des sachets de couleur noire, la ministre Fatima Zahra Zerouati a exprimé la détermination de son département concernant la mise en place d’une économie circulaire, respectueuse de l’environnement et de la santé des citoyens. Elle a pour ce faire, appelé les centres d’enfouissement techniques (CET) à jouer un rôle prépondérant en matière de recyclage et de valorisation des déchets.
Des données recueillies auprès du ministère de l’Environnement indiquent que l’on compte environ 13,5 millions de tonnes de déchets ménagers par an, soit un kilogramme par habitant par jour. Environ 45 % de ces déchets, soit 6,1 millions de tonnes, sont recyclables. Parmi ces 6,1 millions de tonnes, l’on dénombre 1,8 million de tonnes de papiers, 1,22 million de tonnes de plastiques, 1,6 million de tonnes de textiles et 300 000 tonnes de métaux.
Il s’agit là d’un important gisement de déchets recyclables, dont la valorisation pourrait permettre à l’Algérie de gagner près de 174 millions d’euros, soit 23 milliards de dinars algériens (DA).
Boris Ngounou