Le gouvernement algérien est sur le point de lancer deux nouveaux programmes solaires de 500 mégawatts (MWc) chacun, dans le cadre de sa stratégie énergétique. Disposant d’un mix énergétique largement dominé par le gaz naturel à raison de 98 %, l’Algérie entend générer jusqu’à 22 gigawatts (GW) d’énergie verte d’ici à 2030, avec une part de 13,6 GW réservée à l’énergie solaire photovoltaïque.
L’Algérie progresse dans sa stratégie de diversification de son mix électrique. Le pays d’Afrique du Nord va bientôt procéder au lancement de deux nouveaux programmes de production d’électricité à partir de centrales solaires, d’une capacité cumulée de 1000 MWc. « Nous n’allons pas construire des centrales de 1 000 mégawatts. Nous allons proposer à des partenaires financiers, deux programmes de 500 mégawatts chacun, constitués de petites centrales de 50, 100 ou 150 mégawatts en fonction de la demande des secteurs », affirme Chems Eddine Chitour, le ministre algérien de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, dans une interview accordée le 24 août 2020 à la Radio nationale.
La production d’énergie solaire permet de faire des économies. Selon le ministre Chitour, une centrale thermique de 1000 MW consomme environ de 1,5 milliard de m3 de gaz naturel par an, tandis qu’une centrale solaire de même capacité en consomme 500 millions de m3 gaz naturel en moins. Cette économie en gaz sera donc vendue et permettra au pays d’engranger 200 millions de dollars par an. Des fonds qui permettront entre autres de rembourser les prêts contractés auprès des partenaires financiers. L’Algérie compte sur l’appui des pays « leaders » dans les énergies renouvelables, tels que la Chine, l’Allemagne et les États-Unis.
« Le projet solaire Tafouk1 de 4000 MWc ne peut être réalisé dans le moyen terme »
Interrogé également sur le projet solaire baptisé Tafouk1 devant permettre de produire 4000 MWc d’ici à 2024, le ministre Chitour a laissé entendre que la réalisation d’un programme aussi gigantesque ne saurait se tenir sur le moyen terme. « Franchement je n’en sais rien des 4 000 mégawatts et je n’aime pas les effets d’annonce », a-t-il déclaré, préférant entamer la réalisation du plan des énergies renouvelables par étape, en commençant par des petites centrales, tout en recherchant les partenaires et les financements nécessaires.
L’Algérie entend se défaire progressivement du gaz naturel à partir duquel près de 98 % de son électricité est produite. Dans le cadre de sa stratégie énergétique, le pays prévoit la production de 22 GW d’énergie verte d’ici à 2030, avec une part de 13,6 GW réservée au solaire photovoltaïque. Mais le pays est encore loin du compte avec une capacité solaire installée, estimée à 390 MWc selon les chiffres du Commissariat aux Énergies renouvelables et à l’Efficacité énergétique (Cerefe).
Boris Ngounou