Il y’a du nouveau dans le secteur de l’eau en Algérie. Le gouvernement de ce pays d’Afrique du Nord a décidé qu’à compter de fin août 2021, les eaux de la capitale Alger seront gérées localement. Cette décision traduit l’intention des autorités algériennes de ne pas renouveler le contrat de Suez. Le groupe français gère l’eau à Alger depuis 16 ans. « Nous estimons que nous avons déjà les moyens de gérer nous-mêmes l’adduction d’eau potable (AEP) d’Alger », indique Arezki Barraki, le ministre algérien des Ressources en eau.
En 2005, la Société de l’eau et de l’assainissement d’Alger (Seaal) détenue par l’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national de l’assainissement (ONA) a signé un contrat de 5 ans avec la compagnie Suez pour la gestion de l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement dans le grand Alger, pour 120 millions d’euros. Le contrat a été renouvelé pour cinq ans en 2011, puis pour deux ans en 2016 et enfin pour trois ans en 2018. Il a été étendu à la wilaya de Tipaza et au système de production d’eau du barrage de Taksebt (Tizi Ouzou). « Il n’était donc pas dans l’intérêt de l’Algérie de résilier le contrat de Suez puisqu’il prendra fin en août 2021 », explique le ministre Arezki Barraki.
La construction des stations de dessalement et de traitement des eaux usées
En Algérie, onze stations de dessalement de l’eau de mer existent déjà et sont réparties dans neuf wilayas. Les installations améliorent l’approvisionnement en eau dans ces wilayas de Chlef, Tlemcen, Alger, de Skikda, Mostaganem, Oran, Boumerdès, Tipaza et Aïn Témouchent. Ces usines produisent 17 % de l’eau potable consommée au niveau national. Les onze stations ont atteint 2 110 000 m3/jour, soit l’équivalent de 770 Mm3/an. En mai 2020, le ministre algérien des Ressources en eau, Arezki Berraki a lancé les travaux de réalisation de trois nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer dans la wilaya d’Alger, à Annaba et à Skikda.
Une usine de traitement des eaux usées est également en construction dans la ville de Béchar en Algérie. D’une capacité de 55 584 m3 par jour, la station d’épuration permettra de traiter les eaux usées rejetées par les 368 000 habitants de la ville. Le chantier lancé en janvier 2019 devrait durer 30 mois.
Inès Magoum