Le contrat du groupe français Suez a été reconduit pour la gestion de l’eau et de l’assainissement sur le Grand d’Alger et la wilaya de Tipasa. En collaboration avec l’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national de l’assainissement (ONA), la gestion déléguée s’étendra sur une durée de trois ans.
L’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national de l’assainissement (ONA) ont annoncé avoir reconduit le contrat de l’entreprise française Suez pour la gestion de l’eau et de l’assainissement dans le Grand Alger et la wilaya de Tipasa. Selon Suez, cette marque de confiance découle de la manière dont le groupe s’est acquitté de la gestion déléguée de la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (Seaal), une entreprise créée conjointement par l’ADE et l’ONA.
Le contrat porte sur la « modernisation des services d’eau et d’assainissement du Grand Alger ». Ce qui devrait garantir un accès sécurisé à l’eau potable pour les 4 millions de personnes vivant dans la capitale algérienne. L’accord antérieur, conclu depuis 2006 avec Suez, prévoyait déjà le transfert de technologies et de compétences en faveur de Seaal. Dans les trois années à venir, Suez poursuivra donc sa mission initiale, qui s’est étendue depuis 2016 à Tipasa, une wilaya située à une cinquantaine de kilomètres d’Alger.
Une nouvelle école de l’eau et d’assainissement en vue
Plusieurs missions déterminantes ont été ajoutées à la mission de Suez en Algérie. La société française devra améliorer l’efficacité de l’acheminement de l’eau par réseaux qui raccordent les usines d’eau potable à Alger et Tipasa. En réponse à cette nouvelle exigence, l’entreprise qui emploie plus de 82 000 personnes dans le monde, promet de déployer ses solutions « Aquadvanced » dans les réseaux d’eau potable. Il s’agit d’une suite logicielle qui permet une gestion optimisée des réseaux d’adduction afin de sécuriser la qualité de l’eau ou encore pour gérer le stress hydrique. Ces solutions devraient être également appliquées aux réseaux d’assainissement et aux champs de forage. Pour l’assainissement c’est également une suite logicielle en temps réel qui est déployée. Elle est composée de 3 modules pour le suivi en continu du système d’assainissement, la prévention des inondations, la protection du milieu naturel et l’optimisation des infrastructures de régulation et traitement existantes. Ces technologies sont utilisées par les centres de pilotage intelligent qui centralisent et analysent les informations et alertes en provenance de ces systèmes.
Le contrat comporte désormais aussi un volet formation. Suez va mettre en place une école nationale de gestion de l’eau et d’assainissement. Elle sera dotée de plans de formation qualifiants. L’entreprise devra également améliorer la capacité technique des opérateurs de l’ADE et l’ONA. À l’issue de ce renforcement de leurs compétences, ces agents devraient être capables de mettre en place des plans d’action stratégiques de gestion de l’eau et l’assainissement.
Suez est arrivée en Algérie en 2006. Le premier contrat a été signé avec les autorités responsables de l’eau et l’assainissement pour une durée de 5 ans. En 2011, il a été reconduit pour cinq années supplémentaires. Au regard « des résultats satisfaisants », l’ADE et l’ONA ont donc décidé de renouveler leur confiance au groupe français, pour 3 ans encore.
Si les observateurs s’accordent à dire qu’Alger a mieux géré la crise de l’eau, c’est aussi le résultat de l’action de l’État qui a consacré une bonne partie de ses budgets annuels pour venir à bout de ce problème. Le pays s’est doté de 69 barrages, et 15 usines de dessalement de l’eau de mer. Plusieurs forages ont été aménagés sur l’ensemble de la ville.
Jean Marie Takouleu