Afin de garantir sa sécurité hydrique, l’Algérie mise depuis plusieurs années sur le dessalement de l’eau de mer. Le gouvernement vient de créer une nouvelle agence indépendante dans le pays. Parmi les missions de la nouvelle structure, le renforcement des capacités de production de l’eau destinée à la consommation.
Une nouvelle agence vient de voir le jour pour accélérer la mise en œuvre de la politique de dessalement de l’eau de mer en Algérie. La structure est créée par un récent décret du Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane. L’agence qui se veut indépendante, poursuivra la mise en œuvre de cette stratégie nationale, dont l’ambition d’ici à 2030, est la couverture de 60 % des besoins en eau potable de l’Algérie à partir du dessalement de l’eau de mer.
La nouvelle agence supervisera l’achèvement, l’exploitation et l’entretien des usines de dessalement de l’eau de mer en construction dans le pays d’Afrique du Nord, ainsi que des installations et équipements connexes. La compagnie algérienne réalisera également toutes les études et analyses relatives aux nouveaux projets de dessalement dans le pays, et coordonnera leur mise en œuvre jusqu’au processus de distribution par des organismes dédiés.
Un accent mis sur la préservation de la ressource
Les stations de dessalement permettent de réduire la pression sur les nappes phréatiques qui sont déjà surexploitées. Classée 29e pays le plus touché par la sécheresse par le Word Ressources Institute (WRI), l’Algérie fait face aux changements climatiques qui bouleversent les tendances pluviales entrainant la baisse du niveau de remplissage des barrages. En 2021, le taux moyen de remplissage des barrages sur le territoire national atteignait à peine 44,5 % selon l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
Lire aussi – AFRIQUE : entre ressource et source de vie, l’eau au cœur du développement durable
En réponse au stress hydrique, la nouvelle agence devrait fournir des informations actualisées sur les volumes d’eau produite. La structure veillera au respect de la qualité de la ressource, ainsi que des règles et normes techniques pour la conception, la construction, la préparation et l’exploitation des installations de dessalement et des équipements associés. Actuellement, l’Algérie dispose de 12 usines de dessalement qui soutiennent 80 barrages dédiés à l’approvisionnement en eau des Algériens.
La nouvelle agence renforcera les politiques et les stratégies en matière de gestion de l’eau en Algérie. Depuis 2001, la disponibilité de l’eau aux citoyens y est assurée par l’Algérienne des eaux (ADE). La compagnie produit et distribue l’eau potable et industrielle, normalise et surveille la qualité de l’eau distribuée et œuvre à l’économie de l’eau.
Inès Magoum