Une station d’épuration va bientôt voir le jour dans la ville de Béchar, située dans la wilaya du même nom, au nord-ouest de l’Algérie. Necib Hocine, le ministre des Ressources en eau, a procédé récemment au lancement de la construction de cette infrastructure qui va permettre de traiter les eaux usées rejetées par les 368 000 habitants de la ville.
L’usine disposera d’une capacité de 55 584 m3 par jour. Le ministre affirme que les eaux usées seront traitées suivant le procédé des boues activées. Il s’agit d’un traitement secondaire biologique ou par cultures libres. L’eau ainsi traitée sera destinée à l’agriculture, puisque le traitement de potabilisation de l’eau nécessite un traitement tertiaire. Les autorités estiment que l’usine permettra d’irriguer 1 250 hectares. Les boues issues de l’épuration seront valorisées. On pense ici à la production du biogaz par exemple.
La rénovation du réseau d’assainissement de Béchar est en cours
L’autre aspect important du projet de construction d’une station de traitement des eaux usées à Béchar réside la possibilité offerte de protéger ainsi l’oued (rivière) de Béchar. La construction de l’infrastructure va nécessiter un investissement de 5 milliards de dinars algériens, soit plus de 37 millions d’euros. Le chantier devrait durer 30 mois.
La nouvelle infrastructure viendra se raccorder au réseau d’assainissement de la ville de Béchar, qui sera lui totalement rénové. Cet autre projet est en cours depuis le mois de mars 2018. Le gouvernement a débloqué 620 millions de dinars (plus de 4,5 millions d’euros) pour l’opération. Les travaux concernent 30 km linéaires de réseau, au profit d’une population de 70 000 habitants. Le cahier des charges prévoit également la réalisation de trois collecteurs de plus de 17 km. Selon la Direction des ressources en eau (DRE), le nouveau réseau est réalisé en tube de polyéthylène de haute densité, dont la durée de vie atteint plus de 70 ans, ce qui sied aux conditions climatiques et environnementales de la région. Ce genre d’infrastructure est important, surtout dans une région où 98 % de la population est raccordée à un vaste réseau de canalisations souterraines de 970 km linéaires, gérés et entretenus par l’Office national d’assainissement (ONA).
Jean Marie Takouleu