Les 150 millions de dollars promis par la Banque mondiale vont servir à financer des projets d’assainissement en Angola. L’accès limité à l’eau potable et à l’assainissement dans ce pays est à l’origine de la résurgence de maladies comme le choléra.
En 2017, l’Angola a enregistré 252 cas de choléras, 11 personnes sont finalement mortes, victimes de cette épidémie qui a été très rapidement maîtrisée. Mais les experts de l’Organisation des nations unies (ONU) pointent du doigt l’insuffisance des infrastructures d’assainissement dans le pays. Dans un reportage de SopoNoticias, un journal angolais, le journaliste montre qu’en cette saison des pluies, « les rues de la capitale Luanda sont inondées, formant des torrents noirs puants ».
Des études de plusieurs agences, dont l’Unicef et Oxfam, montrent qu’une grande partie de la population de Luanda vit dans des colonies appelées « musseques », construites sur des déchets durcis. Ils n’ont pas accès à de l’eau potable. Il était donc temps qu’un certain nombre de projets initiés par le gouvernement angolais entre dans une phase de réalisation concrète pour aider les populations, d’où les 150 millions de dollars promis par la Banque mondiale.
De nombreux projets prévus
C’est Olivier Lambert le directeur de la Banque mondiale pour l’Angola qui a parafé le protocole d’accord avec le gouvernement. L’argent de la Banque mondiale va permettre de financer le Projet de développement institutionnel du secteur de l’eau (Pdisa2). « Le projet ne se concentre pas uniquement sur la construction d’infrastructures. Il contribuera aussi à renforcer les institutions du secteur et à fournir au gouvernement angolais les outils nécessaires pour réformer et améliorer le secteur de l’eau et de l’assainissement », détaille Olivier Lambert. Ce programme concerne les villes de Lubango dans la région de Huíla, Ndalatando (Cuanza Norte), Dundo (Lunda Norte), Luena (Moxico), Moçâmedes, Cuíto (Bié), Uíje, Malanje et Huambo (capitales des provinces du même nom).
Le financement de la Banque mondiale permettra aussi d’accroître la couverture des services d’eau et d’assainissement dans plusieurs villes angolaises, il renforcera également les capacités institutionnelles des autorités provinciales du secteur, de la Direction nationale de l’eau (DNA, Direção Nacional de Águas), qui est chargée de la gestion de l’eau en Angola, de l’Institut de réglementation des services d’électricité et d’eau et de l’Institut national des ressources en eau de l’Angola. Pour cet autre projet, l’Angola compte sur un soutien financier de l’Agence française de développement qui devrait prêter 100 millions d’euros à l’État angolais.
Jean Marie Takouleu