En Angola, 50 % des personnes défavorisées dépendent essentiellement de l’agriculture comme moyen de subsistance. Ce secteur emploie aussi 44 % de la population et contribue à hauteur de 5,5 % au produit intérieur brut (PIB) du pays. Mais selon le Fonds international de développement agricole des Nations unies (Fida), ces efforts sont à parfaire pour réduire la pauvreté en Angola. L’institution financière internationale souligne que si rien n’est fait, la situation pourrait devenir alarmante à cause du changement climatique qui dégrade peu à peu le stock de ressources naturelles dont dépend l’agriculture dans le pays.
C’est dans ce contexte que le projet d’amélioration de la résilience des petits exploitants (SREP) est mis sur pied par le gouvernement angolais. Il vise à stimuler la productivité agricole, à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; et à renforcer la résilience d’au moins 218 000 familles rurales, qui sont vulnérables face au changement climatique en Angola.
Le renforcement des capacités des producteurs
Le SREP permettra également le renforcement des capacités des petits exploitants en matière de production et de transformation par le biais d’écoles pratiques d’agriculture, afin qu’ils puissent devenir plus productifs et d’améliorer l’accès aux marchés en les mettant en relation avec différents acteurs du secteur privé dans les chaînes de valeur. Le projet de résilience climatique en Angola renforcera aussi la capacité du secteur privé national pour l’amélioration de la fourniture de services de conseil et d’information climatique, adaptés aux besoins des agriculteurs familiaux.
En Outre, le SERP encouragera des pratiques durables telles que l’introduction de variétés de cultures tolérantes à la sécheresse, l’adaptation des calendriers de culture et la collecte des eaux de pluie. L’initiative permettra aussi d’investir dans l’irrigation à petite échelle, l’amélioration de l’accès à l’eau et des pratiques agricoles résistantes au climat. Elle sera mise en œuvre dans sept provinces situées dans des zones agroécologiques arides, semi-arides et sub-humides de l’Angola. Il s’agit de Bengo, du Zaïre, d’Uige et de Cuanza Norte au nord, et de Benguela, de Cunene et de Namibe au sud.
Un projet soutenu par des organismes internationaux
La mise en œuvre du SREP coûtera 150 millions de dollars. Le financement comprend un prêt de 29,8 millions de dollars du Fida, ainsi qu’un cofinancement de l’Agence française de développement (AFD-42 millions de dollars) et de la Banque arable pour le développement économique en Afrique (Badea-40 millions de dollars), soit un montant global de 111,8 millions de dollars. La convention de financement a été signée le 15 juillet 2020 à Rome entre le président du Fida, Gilbert Houngbo et l’Ambassadeur de l’Angola en Italie, Maria de Fátima Monteiro Jardim.
Le gouvernement angolais fournit quant à lui une somme de 10 millions de dollars ainsi que les bénéficiaires du projet avec un financement de 6,5 millions de dollars. Le reste du financement, soit 21,7 millions de dollars proviendra des ressources du Fida ou d’autres partenaires de développement qui seront identifiés au cours de la mise en œuvre du SERP.
Inès Magoum