En Angola, les autorités ont assisté récemment à la cérémonie marquant la fin du détournement de la rivière Kwanza dans la localité de São Pedro da Quilemba. Cette étape marque le début effectif de la construction du barrage et la centrale hydroélectrique de Caculo Cabaça. L’installation affichera une capacité de 2 172 MW.
La construction du barrage hydroélectrique de Caculo Cabaça peut enfin commencer. Le détournement de la rivière Kwanza sur laquelle est construite cette infrastructure s’est achevé le 20 mai 2023 par une cérémonie à laquelle a pris part le président de la République de l’Angola João Manuel Gonçalves Lourenço. Cette cérémonie marque le début de la construction de cette infrastructure énergétique qui devrait booster la capacité électricité installée de l’Angola aujourd’hui estimée à 6 143 MW par Power Africa.
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« Le barrage hydroélectrique de Caculo Cabaça sera le plus grand de l’Angola et fournira au réseau national une puissance de 2 172 MW », a rappelé le président João Lourenço. La retenue d’eau sera l’un des plus imposants en Afrique subsaharienne, avec une hauteur de 103 m. Ce barrage-poids en béton compacté au rouleau s’étendra sur au moins 16,3 km, formant un réservoir capable de retenir 438 millions de m3 d’eau.
Le financement chinois et allemand
La centrale hydroélectrique sera située à une dizaine de km du réservoir du barrage. L’installation sera équipée de cinq turbines Francis, dont quatre de 530 MW chacune. La centrale disposera d’une turbine accessoire de 52 MW, associée à un flux réservé. L’électricité générée à partir de cet aménagement hydroélectrique sera évacuée à partir des sous-stations de Catete et de Laúca, avant d’être injectée dans le réseau électricité nationale de l’Angola. Une partie de cette électricité sera exportée vers les pays voisins, à travers le Pool énergétique d’Afrique australe.
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Selon le gouvernement angolais, la centrale hydroélectricité de Caculo Cabaça commencera à produire de l’électricité à partir de 2026. Au lancement du projet en 2017, le coût total du projet était estimé à 4,5 milliards de dollars, dont 85 % financé par la Banque industrielle et commerciale de Chine (BICC). En mars 2020, le coût du projet est revu à la hausse, avec une estimation de 5,2 milliards de dollars dont 3,8 milliards pour le barrage lui-même et 1,4 milliard pour l’infrastructure de distribution de l’électricité. Un financement supplémentaire de 1,16 milliard de dollars a été concédé par le gouvernement allemand en 2020 pour l’équipement hydromécanique et électromécanique du barrage, à savoir les turbines, vannes, alternateurs, etc. Les équipements en question seront fournis par l’entreprise allemande Voith Hydro.
Quel impact sur la rivière Kwanza ?
La construction du barrage est assurée par China Gezhouba Group Corporation (CGGC), une entreprise basée à Wuhan en Chine. L’étude d’impact environnemental du projet n’a pas conclu à un impact considérable sur la biodiversité et les établissements humains. Mais la mise en place de la retenue d’eau sur la rivière Kwanza pourrait affecter l’écologie du parc national de Kisama, que la Kwanza traverse. Cette rivière qui coule du sud vers le nord avant de se jeter dans l’océan Atlantique est équipée d’au moins neuf autres barrages donc celui de Laùca d’une capacité de 2 069 MW.
Jean Marie Takouleu