João Baptista Borges, le ministre angolais de l’Énergie et de l’Eau a anoncé que le gouvernement angolais envisageait d’accroître le taux d’accès à l’électricité, surtout dans les zones rurales. Actuellement, celui-ci ne dépasse pas les 40 %. Le gouvernement mise donc sur l’énergie solaire hors réseau pour alimenter les foyers dans les zones reculées.
Concrètement, il compte installer 30 000 off-grids solaires qui pourront produire jusqu’à 600 MW. Il ne s’agit pas seulement d’une ambition, mais d’un projet effectif dont le cap est fixé à 2022. Le gouvernement compte s’appuyer sur le secteur privé. « Il est nécessaire de créer un mécanisme pour assurer le financement de l’électrification des zones rurales. Et l’Agence nationale d’électrification rurale est l’instrument prévu par la loi générale sur l’électricité, qui interagit avec les investisseurs privés », indique João Baptista Borges.
Les prémices de l’investissement dans l’énergie solaire en Angola
L’Angola est l’un des plus grands pays producteurs de pétrole en Afrique. Le pays utilise cette énergie fossile pour produire une partie de son électricité. Mais le gouvernement veut suivre la tendance actuelle en Afrique qui se positionne en faveur de l’exploitation des sources d’énergies renouvelables. Le pays compte s’appuyer sur les producteurs indépendants d’électricité (IPP). Et il reçoit d’ailleurs le soutien de la Banque africaine de développement (BAD) pour cette initiative.
En septembre 2018, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa) de la BAD a prêté un million de dollars à l’État angolais. Les fonds devraient servir à couvrir le coût du Programme d’énergie renouvelable en Angola (Arep). Le gouvernement angolais devrait également utiliser une partie du prêt pour financer la révision du cadre réglementaire et institutionnel du secteur des énergies renouvelables ainsi que le fonctionnement du programme de mise en concurrence pour un approvisionnement en électricité par les IPP.
Les producteurs indépendants d’électricités commencent à s’intéresser à ce pays d’Afrique australe. Courant du mois de juin 2019, l’entreprise italienne Ente Nazionale Idrocarburi (ENI) et Sonangol, la compagnie pétrolière nationale angolaise se sont alliées pour créer la société Solenova. Cette joint-venture devrait développer des projets d’énergies renouvelables élaborés par les deux entreprises. Le premier projet de Solenova sera la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 50 MW qui alimentera le sud de l’Angola.
Jean Marie Takouleu