L’organisation de conservation de la nature African Parks signe avec les autorités angolaises un protocole d’accord pour l’élaboration et la conclusion d’un accord de 20 ans pour la réhabilitation, la gestion et le financement des parcs nationaux de Luengue-Luiana et de Mavinga créés en 2011.
Le gouvernement angolais fait un pas important vers la conservation de la biodiversité dans le sud du pays. Lors du dîner de remise des prix ICCF du Congrès américain pour le leadership international en matière de conservation, Luanda s’est engagé avec African Parks pour l’élaboration et la conclusion d’un accord de 20 ans pour la réhabilitation, la gestion et le financement des parcs nationaux de Luengue-Luiana et de Mavinga.
Il s’agit d’une étape importante devant conduire à la délégation de la gestion de ces réserves contiguës de biodiversité situées au sud-est du pays, à la frontière avec la Namibie et le Zambie. Ensemble, les parcs nationaux de Luengue-Luiana et de Mavinga forment la plus grande zone de conservation de la biodiversité d’Angola, couvrant une superficie de 90 000 km2. À l’instar d’autres parcs nationaux angolais, celui de Luengue-Luiana a subi les conséquences des conflits. Car si le parc a été relativement épargné lors de la guerre d’indépendance angolaise (1961-1974), la guerre civile qui s’est déclenchée directement après l’obtention de l’indépendance (1975) pour s’arrêter en 2002, a été particulièrement dévastatrice pour la faune sauvage. Les animaux qui ont échappé au braconnage se sont dispersés dans la sous-région.
Une tâche ardue pour African Parks
Pendant cette guerre qui opposait les principaux mouvements de libération, notamment l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), des mines ont été posées dans toute la région, dans ce qui était alors des réserves de chasse de Luengue-Luiana et de Mavinga. Depuis, le gouvernement angolais a mis en place un fonds pour le déminage qui bénéficie aussi aux deux réserves de biodiversité.
Lire aussi- Cinq acteurs clés s’engagent pour la biodiversité en Afrique
Pour African Parks, le récent accord témoigne de l’engagement du gouvernement angolais en faveur de la conservation de la faune et de la flore locale. « Ce mémorandum est plus qu’une simple intention. C’est un signe d’engagement à travailler avec un véritable partenaire de confiance (African Parks) qui partage notre vision, et en qui nous avons confiance pour nous aider à sécuriser notre patrimoine naturel, qui bénéficiera aux générations à venir », précise João Lourenço, le président de la République d’Angola.
Le soutien de groupe ICCF
La signature du protocole d’accord entre le gouvernement angolais et l’organisation African Parks a été facilitée par le groupe ICCF qui œuvre pour la conservation de la biodiversité en encourageant la volonté politique et la législation. Le groupe a également joué un rôle important dans la délégation de la gestion du parc national d’Iona à African Parks. Cette réserve est située au sud-ouest de l’Angola.
Lire aussi- AFRIQUE : l’exploitation pétrolière menace la biodiversité du bassin de l’Okavango
Pour ce qui est des parcs nationaux de Luengue-Luiana et de Mavinga, l’enjeu est important. Leur restauration permettrait de renforcer l’importance de ces réserves qui servent déjà de point d’ancrage au nord-ouest de la zone de conservation transfrontalière Kavango-Zambezi (KAZA TFCA). Cette zone protégée de 520 000 km2 est située dans la région des cinq frontières en Afrique australe. La KAZA TFCA comprend la majeure partie du bassin supérieur du Zambèze ainsi que le bassin et le delta de l’Okavango. La zone inclut la bande de Caprivi, en Namibie, l’extrémité sud-est de l’Angola, le sud-ouest de la Zambie, les terres sauvages du nord du Botswana et l’ouest du Zimbabwe.
Jean Marie Takouleu
