Les autorités angolaises ne veulent plus compter leur pays parmi ceux qui alimentent l’effrayant business mondial du braconnage, que l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) évalue à plus de 15 milliards d’euros par an.
Pour mettre fin au trafic des espèces animales sauvages dans ce pays d’Afrique du Sud, les autorités veulent passer par un durcissement des dispositions de la loi angolaise, en matière environnementale. « Il est nécessaire d’approuver un train de mesures législatives visant à lutter contre les atteintes à l’environnement dans le pays. Car la loi 5/98 ne répond pas à certains égards, à la protection de l’environnement. Il ne s’agit pas seulement de condamner les contrevenants, mais de les traduire en justice pour décourager les actions compromettant l’équilibre environnemental. » A soutenu Paula Francisco. La ministre angolaise de l’Environnement s’exprimait le mardi 15 janvier 2019 à Luanda la capitale, lors du symposium sur « Une introduction à la criminalité contre les espèces sauvages ».
À ce symposium organisé par l’ONG britannique Stop Ivory, ont pris part des cadres du ministère de l’Environnement et des procureurs de parquet venus de 9 provinces du pays. Le projet visait à augmenter le nombre d’entités ayant le pouvoir d’identifier et de poursuivre les crimes commis contre la faune sauvage à travers le développement et le renforcement des systèmes de justice, de protection de la nature et de surveillance.
C’est donc en réaction à cette formation, que la ministre angolaise de l’Environnement a promis qu’il sera élaboré un manuel de procédures, dans lequel il serait possible d’avoir la bonne façon de juger et d’améliorer l’ensemble des amendes appliquées aux contrevenants qui commettent des infractions contre l’environnement.
Le ministère angolais de l’Environnement est toutefois convaincu que c’est le braconnage commercial qui représente le plus grand défi pour lui. Dans un document présenté par ce département ministériel en 2015 à Menongue (ville située au sud du pays), lors de la conférence internationale sur le braconnage, il ressort qu’au moins deux mille animaux sauvages sont tués chaque année par des braconniers à travers le territoire national. L’étude précise également que le trafic d’ivoire et de corne de rhinocéros est pratiqué par les citoyens de diverses couches de la société, attirés par les réseaux internationaux de l’Afrique du Sud, de la Namibie et de la Tanzanie. Ce trafic dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à plus de 600 milliards de dollars dans le monde. La Chine et l’Europe de l’Est étant les plus grands marchés noirs, où un kilo de corne de rhinocéros coûte 65 000 dollars, plus élevé que la cocaïne ou l’héroïne.
Boris Ngounou