Plusieurs leaders politiques et économiques ainsi que des représentants de la société civile participent aux États-Unis d’Amérique à la 78e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU). Avant le traditionnel Débat général des chefs d’État et de gouvernement-la plus grande rencontre diplomatique du monde qui commence ce mardi di 19 septembre 2023, une conférence qui s’est tenu la veille sur l’évaluation des 17 objectifs de développement durable (ODD) a permis aux différentes délégations de constater que « seulement 15 % des ODD sont atteints » à ce jour.
Ce bilan tire la sonnette d’alarme particulièrement pour les pays qui accusent un retard funeste dans la mise en œuvre de ce programme adopté en 2015. En Afrique, il s’agit par exemple de l’Éthiopie et du Soudan confrontés à des conflits armés (guerre du Tigré, guerre des généraux) qui ont compromis l’ODD2 sur la sécurité alimentaire à travers la baisse de la productivité agricole, la hausse des prix des matières premières au grand dam de l’alimentation des populations.
Une impasse économique et environnementale
Outre les combats, les phénomènes naturels ont été pointés des doigts par les équipes onusiennes à l’approche de 2030. C’est le cas de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest qui ont respectivement vécu des sècheresses prolongées (Somalie, Kenya) et une succession d’inondations (Côte d’Ivoire, Guinée, Bénin). Autant d’aléas climatiques qui ont détruit les écoles, les lignes électriques et les habitats de plusieurs animaux, sapant ainsi les efforts accomplis ces dernières années en matière d’éducation (ODD4), d’électrification (ODD7) et de préservation de la biodiversité (ODD15).
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Dans un récent rapport qu’elle a publié en marge des discussions de New York, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va plus loin en indiquant que « la planète a perdu 100 millions d’hectares de terres saines et productives depuis 2015 ». Une régression qui inquiète les défenseurs de l’environnement et qui devrait probablement relancer le débat autour de la préservation du bassin du Congo considéré comme le second poumon vert de la planète après l’Amazonie. D’ailleurs, le président RD congolais Félix Tshisekedi qui participe aux travaux devrait en toucher un mot dans son allocution à la tribune de l’ONU.
Le financement du développement durable
Si ses homologues de la Russie, de la Chine, de la France et de l’Angleterre par ailleurs membres permanents du Conseil de sécurité ont brillé par leurs absences à cette Assemblée, la piste d’une « réforme du système financier mondial actuel » reste bel et bien au menu comme cela a été le cas lors des précédents rendez-vous internationaux, notamment le Sommet africain sur le climat de Nairobi au Kenya, le Sommet des BRICS au Cap en Afrique du Sud ou encore le Sommet du G20 en Inde. Cette vision soutenue par la diplomatie américaine devrait permettre d’avancer dans la lutte contre les disparités socioéconomiques d’un continent à l’autre dans un contexte marqué par le difficile accès des pays du sud aux capitaux.
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D’ailleurs, Antonio Guterres le Secrétaire général de l’ONU a pris l’habitude de marteler lors de ses dernières sorties officielles sa proposition de « mobiliser 500 milliards de dollars pour soutenir les nations en développement afin de s’assurer qu’elles disposent des ressources nécessaires pour atteindre les ODD ». En tout cas des efforts considérables restent à faire afin que plusieurs pays africains soient à jour tant sur l’égalité des genres (ODD5) que l’accès universel à l’eau et à l’assainissement (ODD6). Une équation encore difficile pour les zones rurales à Madagascar qui affichent un taux de défécation à l’air libre de 42 %, selon les chiffres de la Banque mondiale.
Benoit-Ivan Wansi