Lors des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se poursuivent à Marrakech au Maroc, la Société financière internationale (SFI) a annoncé un engagement de 200 millions de dollars en faveur du royaume chérifien. Sur ce financement, 100 millions de dollars représentent un prêt accordé à l’Office chérifien des phosphates (OCP).
https://twitter.com/IFCAfrica/status/1711728208259756158
Ce producteur d’engrais à base de phosphate s’appuiera sur ce financement pour la mise en œuvre de « son ambitieux programme solaire et l’écologisation des systèmes alimentaires mondiaux », indique la SFI, la filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé. La première phase du programme solaire du groupe OCP qui a déjà reçu un prêt de 100 millions d’euros de la SFI en avril 2023 porte sur la construction de quatre centrales solaires photovoltaïques d’une capacité combinées de 202 MWc près des villes minières de Benguérir et Khouribga.
La production d’engrais durable
Dans la seconde phase de son programme, le groupe OCP construira deux grandes centrales solaires photovoltaïques. La plus grande sera construite en deux étapes sur un site de 1 000 hectares à Benguérir. La première porte sur une capacité de 30 MWc, suivie d’une seconde étape de 271 MWc, avec un système de stockage d’électricité par batterie de 100 MWh. D’une capacité de 99 MWc, l’autre centrale solaire sera construite à Khouribga. Le coût de ces deux parcs est évalué à 380 millions de dollars.
Lire aussi- MAROC : après le séisme, 1,3 Md$ du FMI pour bâtir des villes résilientes et vertes
Parmi les bénéficiaires du financement annoncé le 10 octobre 2023 par la SFI figure cimentier marocain Ciments de l’Afrique (Cimaf) qui obtient un prêt de 45 millions de dollars « pour soutenir la production de ciment à faible émission de carbone en Afrique », indique la filiale de la Banque mondiale. Ce financement soutiendra l’ambition d’Omnium des industries et de la promotion (OPI), la société mère de Cimaf qui veut atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
La production du ciment bas carbone
Dans le cadre de cette stratégie, l’usine de Cimaf à Bobo Dioulasso au Burkina Faso se mettra à la production d’argile calcinée comme alternative au clinker, le principal composant du ciment. Dans la capitale Ouagadougou, l’entreprise marocaine dotera sa cimenterie d’une centrale solaire photovoltaïque de 5 MWc. À N’Djamena au Tchad, l’usine de Cimaf sera bientôt alimentée par une centrale solaire de 4 MWc. Un parc solaire de 7 MW est également prévu pour l’alimentation de sa cimenterie de Dio Gare dans le cercle de Kati au Mali.
À Marrakech, la SFI annonce également la mise en place d’un mécanisme de partage des risques de 36 millions de dollars avec la Banque centrale populaire (BCP) et la Compagnie marocaine de goutte-à-goutte et de pompage (CMGP) qui produit et distribue des systèmes d’irrigation, pour soutenir l’agriculture durable au Maroc, « y compris dans la région touchée par le tremblement de terre », ajoute la SFI. Dans le même temps, la société d’investissement dirigée par le sénégalais Makhtar Diop prend une participation de 10 millions d’euros, en partenariat avec Mediterrania Capital, dans le fournisseur de services financiers marocain Cash Plus pour favoriser l’inclusion financière au sein du royaume chérifien.
Jean Marie Takouleu