Six chefs d’Etats d’Afrique centrale se sont réunis les 1er et 2 mars 2023 au Gabon pour discuter de l’avenir des forêts tropicales, notamment le Bassin du Congo. Mais plus d’une semaine après ce rendez-vous, des interrogations fusent quant à sa pertinence et son efficacité.
Greenpeace Afrique fait partie des défenseurs de l’environnement et communautés autochtones vivant dans le bassin du Congo, qui sont resté sur leur soif à l’issue du sommet. « Le One Forest Summit a ressemblé à une parade dont se sont servis les participants pour mettre en avant leur côté “altruiste” tout en esquivant les réelles menaces qui pèsent sur les forêts du bassin du Congo. » déplore Irène Wabiwa, cheffe de Projet international pour le bassin du Congo chez Greenpeace Afrique. La militante écologique tient pour exemple, le silence observé sur la mise aux enchères de 27 blocs pétroliers et de trois blocs gaziers dans une réserve forestière en République démocratique du Congo ou encore le cas du Cameroun où des multiples agro industries comme Camvert et Sudcam qui rasent des milliers d’hectares de forêts au sud du pays.
Pour les défenseurs de l’environnement, le besoin primordial pour les forêts du bassin du Congo n’est pas lié aux financements. « On a besoin que ce cœur vert d’Afrique soit effectivement protégé et c’est assez simple. On se serait attendu par exemple à ce que des mesures fortes et ambitieuses soient prises afin de contraindre les États non respectueux desdites mesures de s’y conformer sans ambages » renchérit Irène Wabiwa Betoko.
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Co-organisé par les présidents français Emmanuel Macron et gabonais Ali Bongo, le One Forest Summit a débouché sur le « Plan de Libreville ». Parmi les principales dispositions de ce document, figurent les Partenariats de conservation positive (PCP). Cette initiative de financement innovant de la conservation des forêts sera dotée d’un fonds de 100 millions d’euros et d’un mécanisme de rémunération des pays exemplaires dans la préservation des forêts et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité́, via des « certificats biodiversité́ ».
Boris Ngounou