Les zones rurales béninoises restent à la traine en termes d’accès à l’eau potable. D’où l’intervention de la Banque mondiale qui finance le Programme pour l’accès universel à l’eau potable en milieu rural. D’un montant de 220 millions de dollars, ce financement devrait influencer positivement le taux d’accès à l’eau potable au Benin.
Selon Unicef Bénin, 63 % de Béninois vivant en zone rurale ont accès à l’eau potable. Ce chiffre est largement inférieur à celui des zones urbaines qui atteint les 82 %. Une disparité, que la Banque mondiale (BM) est bien déterminée à réduire. C’est pourquoi elle a décidé d’y consacrer 220 millions de dollars, soit plus de 124 milliards de francs CFA.
Ce financement entre dans le cadre du Programme pour l’accès universel à l’eau potable en milieu rural, plus connu au Benin sous l’appellation du Programme « Aqua-Vie ». L’accord de financement a été signé entre le ministre béninois des Finances Wiliam Wadagni, Pierre Laporte et le directeur des Operations de la BM, en présence de Katerina Sharkey, la représentante résidente de la même institution au Benin et du directeur général de l’Agence nationale pour l’approvisionnement en eau potable en milieu rural.
L’argent de la Banque mondiale va permettre au Programme « Aqua-Vie » de réhabiliter 600 adductions d’eau et d’effectuer 34 000 branchements personnels. Les populations vivant dans les zones rurales du Benin vont assister également à la construction dans les prochains mois de 3 300 bornes-fontaines. Selon la Banque mondiale, ces travaux permettront à terme à 1,7 million de personnes d’avoir accès à l’eau potable.
Le programme « Aqua-Vie »
Dès son arrivée au pouvoir en avril 2016, le président Patrice Talon s’est fixé pour objectif d’amener l’eau potable à tous les Béninois d’ici 2021. C’est donc pour concrétiser cette ambition que son gouvernement a activé le Programme « Aqua-Vie ». « Ce programme vient en appui direct du gouvernement pour favoriser l’accès universel et durable de la population rurale aux services d’eau potable », a rappelé Katerina Sharkey, la représentante résidente de la BM au Benin. Et de préciser, « avec son caractère innovant, le Programme “Aqua-Vie” utilise, pour la première fois au Bénin, l’instrument PforR (programme pour les Résultats, en français) qui, d’une part, associe directement les décaissements de la Banque mondiale à l’atteinte des résultats en termes d’augmentation de l’accès et de la gestion durable des services d’eau potable, et renforce d’autre part les systèmes techniques, fiduciaires, environnementaux et sociaux du pays. C’est aussi la première fois en Afrique subsaharienne que cet instrument est approuvé pour un projet du secteur de l’eau ».
Même si le programme est conçu pour contribuer à la gestion durable des infrastructures et dans une perspective d’accès universel au service de l’eau potable, il souffre de quelques critiques. Beaucoup de ses détracteurs pointent en effet du doigt le fait que l’État ait confié la réalisation du projet à la nouvelle Agence de nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rurale (Anaepmr) au détriment des communes rurales concernées.
Jean Marie Takouleu
