Au Bénin, le gouvernement veut renforcer la sécurité alimentaire de ses populations, sujettes à de nombreuses menaces, dont le changement climatique. Dans le cadre de cette politique, 300 milliards de francs CFA (plus de 457 millions d’euros) seront mobilisés auprès de partenaires financiers d’ici à 2026 pour soutenir divers secteurs, notamment l’agriculture et l’élevage.
Le gouvernement béninois a profité du Sommet de Dakar sur l’agriculture qui s’est tenu du 25 au 27 janvier 2023 au Sénégal pour inviter les partenaires financiers à saisir les opportunités d’investissements dans le secteur agricole au Bénin. Le pays d’Afrique de l’Ouest veut mobiliser 300 milliards de francs CFA (plus de 457 millions d’euros) au cours des quatre prochaines années pour renforcer la sécurité alimentaire des populations. Selon le ministère béninois en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, 26 % des ménages sont en insécurité alimentaire au Bénin, dont 1,9 % en insécurité sévère.
Le gouvernement du Bénin justifie cette situation par l’insécurité au Sahel, la guerre russo-ukrainienne, la Covid-19 et surtout le changement climatique. Les fonds obtenus viendront s’ajouter aux 86 milliards de francs CFA (plus de 136 millions d’euros) déjà mobilisés par les autorités béninoises, dans le cadre de cette initiative.
La réalisation d’aménagements hydroagricoles
Avec cette mobilisation financière, le gouvernement béninois table sur une production supplémentaire de 400 000 tonnes de maïs, de 1,5 million de tonnes de manioc, de 300 000 de produits maraîchers. Pour y parvenir, des aménagements hydroagricoles « à maitrise totale de l’eau » seront réalisés en aval des petits barrages en terre, ainsi qu’au niveau des plaines et vallées pour contrôler l’irrigation. Porto-Novo mise également sur l’utilisation de « semences certifiées et climato-intelligentes de bonne qualité par les producteurs ».
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La sécurité alimentaire des Béninois passera également par la pratique de l’aquaculture durable, à travers la réalisation de nouveaux aménagements aquacoles, la sédentarisation de l’élevage des gros ruminants comme moyen d’adaptation aux régimes pluviométriques, ainsi que la mise en place des engrais et autres intrants végétaux, animaux et halieutiques. Ce qui favorisera la production de 150 000 tonnes de viande toutes espèces confondues et de 5 000 tonnes de poisson à l’horizon 2026 au Bénin.
L’utilisation de matériels et équipements modernes de production et de transformation, ainsi que la facilitation de l’accès aux innovations technologiques seront les mots d’ordre dans chacun des secteurs d’activités ciblés pour l’atteinte des objectifs fixés, précise le ministère béninois en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
Inès Magoum