Le gouvernement du Bénin a confié à l’association African Parks la gestion de la partie béninoise du parc national du W au nord-est du pays. Cette aire protégée est située à cheval entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso.
Près de 3 ans après le parc national de la Pendjari, l’association African Parks se voit confier par le gouvernement du Bénin la gestion du parc national du W. D’une superficie totale de 50 000 km2, cette réserve est située à cheval entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. La partie dont African Parks a désormais la charge s’étend sur une superficie de 563 000 hectares.
L’association devrait assurer la préservation de la biodiversité du parc national du W-Bénin avec l’appui de ministère béninois du Cadre de vie et du Développement durable, l’Agence nationale pour la promotion des patrimoines et le développement du tourisme (ANPT), ainsi que le Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref). L’attribution de la gestion déléguée du parc à African Parks s’inscrit dans le cadre de programme national d’investissement progressif « le Bénin Révélé », mise en place par le gouvernement du Bénin pour accélérer les investissements dans plusieurs secteurs clés de l’économie comme le tourisme.
Un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial
« Le gouvernement du Bénin fait preuve de prévoyance en plaçant la conservation en tant que catalyseur pour le développement durable et avec l’intégration des aires protégées dans son programme d’investissement du “Bénin révélé”, d’abord avec la Pendjari et maintenant avec le W, affirme Peter Fearnhead, le président direct général d’African Parks. Gérées efficacement, les aires protégées fournissent des services et des biens naturels fondamentaux à la prospérité humaine ».
Le parc national du W est arrosé par les rivières Mékrou et Alibori qui constituent les affluents du fleuve Niger dont les méandres dans la réserve sont à l’origine du nom W. L’aire protégée fait partie du complexe transfrontalier W-Arly-Pendjari (WAP), inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Le W est limitrophe du parc national de la Pendjari géré par African Parks depuis 2017.
Le conflit homme faune autour du parc
« Les Parcs nationaux du W et de la Pendjari sont cruciaux pour la durabilité de tout le paysage du WAP, et comptent parmi les projets de conservation les plus importants dans la région Ouest-Africaine. Leur contribution à la biodiversité et aux ressources naturelles est importante que ce soit au Bénin ou en dehors, pour tous ceux qui dépendent des parcs et pour ceux qui y séjournent pour en faire l’expérience », indique José Tonato, le ministre béninois du Cadre de vie et du Développement durable.
Le parc abrite des espèces de grands mammifères comme la girafe, le buffle l’éléphant, l’élan de derby (considéré comme la plus grande antilope d’Afrique, Ndlr), etc. De nombreuses espèces de gazelles sont épiées chaque jour dans le parc par des grands félins comme le lion ou le léopard. Des espèces de singes comme le babouin anubis et le patas profitent aussi de la riche flore du parc national du W-Bénin.
African Parks qui est désormais responsable de la protection de la biodiversité et de la durabilité des écosystèmes du parc national du W-Bénin devrait également s’attaquer au conflit homme-faune. Ce phénomène concerne les populations riveraines du parc et les éléphants qui dévastent les récoltes dans les zones tampons, où les activités anthropiques empiètent sur les domaines vitaux des pachydermes.
Jean Marie Takouleu