La loi contre l’utilisation du plastique au Bénin a été votée à l’unanimité en novembre 2017 et promulguée au mois de décembre de la même année. L’article 15 de cette loi dispose, que « toute personne physique ou morale qui utilise un sachet en plastique non dégradable est punie d’une amende allant de cinq mille (5000) francs CFA à cent mille (100 000) francs CFA. » Des sanctions sont également prévues pour les entreprises et tous les acteurs qui contribueraient à l’expansion des déchets plastiques dans l’environnement béninois. D’ailleurs, même le « propriétaire du véhicule par-dessus bord duquel le sachet en plastique est jeté est également puni d’une amende de cinq milles (5000) francs CFA » (Article 16, alinéa 2)
Sachet Héloué, le plastique est un danger
Il faut donc le combattre le plastique. C’est la mission que s’est donnée un groupe de jeunes béninois, regroupé au sein du collectif Sachet Héloué, qui veut aider les populations à utiliser les emballages bio dégradables. « Le sachet plastique bouche les canalisations et cause des inondations ! » Tel est l’alerte que lance l’Association Sachet Héloué. Le groupe de jeunes propose des alternatives au sachet plastiques, le sac en tissu, en papier ou les paniers en l’occurrence. Leur cible principale est constituée les écoles béninoises. Selon Sandra Idossou, l’une des cofondatrices du mouvement, c’est un choix bien motivé. « Au Bénin, les enfants mangent tout dans les sachets en plastique. Certains aliments qui, autre fois s’emballaient dans des feuilles de bananier le sont maintenant dans les emballages plastiques. » Ces raisons ont motivé le choix du groupe, qui sensibilise également via les réseaux sociaux.
Jevev, propose des emballages bio
Jevev, une organisation non gouvernementale (ONG) présidée par Henri Totin, a de son côté choisi de produire et commercialiser les emballages bio. Elle en produit 200 par jour. Basée dans la vallée de l’Ouémé (Sud-est du Bénin), cette ONG travaille avec une dizaine de volontaires. Au quotidien, ces gardiens de l’environnement collectent, nettoient, assainissent et transforment les papiers de sacs de ciment en sachet. Pour Henri Totin, « Le recyclage permet de faire l’économie des matières premières, et donc de proposer un produit moins cher aux commerçants les plus précaires, comme les vendeuses sur les marchés ou à la sauvette ». Henri ajoute ensuite que cette alternative a été mise sur pied pour accompagner ces vendeuses qui seront obligées d’abandonner le plastique à partir de juillet 2018.
Le Bénin produit en moyenne 72 000 tonnes de déchets plastique chaque année. Ce qui rend plus lourde leur gestion, surtout que ces ordures mettent du temps pour se dégrader.
Luchelle Feukeng